Samia Suluhu Hasan, présidente de la Tanzanie, a exhorté ses compatriotes à utiliser des moyens de contraception pour éviter l’explosion démographique qui frappe le pays d’Afrique de l’Est. Il faut savoir que son prédécesseur, John Pembe Magufuli, était fermement opposé à l’utilisation de contraceptifs par les Tanzaniennes.
Samia Suluhu s’interroge !
La présidente Samia Suluhu Hasan a déclaré que son gouvernement était préoccupé par le fait que la Tanzanie soit au milieu d’une explosion démographique et que le développement aurait du mal à suivre. Lundi, elle a visité l’hôpital de Geita, dans la région occidentale, où près de 1 000 nouveau-nés ont été enregistrés en un mois.
Compte tenu de la pression exercée sur le gouvernement pour placer les nouveau-nés dans les écoles et les établissements de santé parmi les 60 millions d’habitants de la Tanzanie, elle s’est demandée : « De combien de salles de classe aurons-nous besoin dans trois ans ? ». Qu’en est-il des centres de santé ? Combien de personnes seront nécessaires pour servir tous ces enfants ? Elle se pose la question sur le nombre de tonnes de nourritures qui seraient nécessaires pour les nourrir et a appelé les femmes tanzaniennes à limiter la procréation.
Afrique : un boom démographique qui doit être contrôlé
L’Afrique subsaharienne se distingue du reste du monde par la persistance d’un taux de fécondité élevé (4-7 enfants par femme en moyenne). Au début de notre ère, l’Afrique dite « noire » était aussi peu peuplée que la Gaule. La population africaine était d’environ 12 millions d’habitants, soit 5% de la population humaine, si l’on en croit les estimations de Jean-Noël Biraben (INED, 2003) !
Ses habitants étaient, d’une part, d’anciens chasseurs-cueilleurs, à la peau cuivrée ou noire, descendants des premiers Sapiens. D’autre part, ils étaient des agriculteurs noirs qui parlent une langue essentiellement bantoue. Ces agriculteurs sont apparus à l’est du Cameroun il y a des milliers d’années. En raison d’une croissance démographique plus rapide, ils ont progressivement occupé toute l’Afrique subsaharienne au détriment des peuples chasseurs-cueilleurs.
La population de l’Afrique subsaharienne passera de 180 millions d’habitants en 1950 (7% de l’humanité) à 2 milliards en 2050, soit plus de 10 fois en 100 ans. Selon le démographe Gilles Pison, en 2100, 3,8 milliards des 10,9 milliards d’habitants de la planète pourraient représenter plus d’un tiers de la population mondiale, voire 40 % de l’humanité !. En outre, selon les projections de l’ONU (11 juillet 2022), le nombre de naissances en Afrique subsaharienne continuera à augmenter d’année en année, contrairement au reste du monde, et pourrait représenter 43% du total en 2100 (48 millions sur 111 millions).
Cette situation est sans précédent dans l’histoire de l’humanité et aura des conséquences explosives pour l’Afrique et pour son environnement. L’Afrique subsaharienne, qui n’était pratiquement pas peuplée jusqu’au début du XXe siècle, aura à la fin du siècle une densité de population de 160 personnes par kilomètre carré, soit le double de la moyenne mondiale.
Taux de fécondité élevé
L’Afrique, comme tous les autres continents, présente un contraste saisissant, avec des taux de fécondité allant d’un à deux fois ceux de chaque pays. En Afrique subsaharienne, un seul pays a un taux de fécondité relativement bas : la République d’Afrique du Sud (2,4 enfants par femme en 2021). Le taux de fécondité le plus bas se trouve en Afrique australe et orientale, et le plus élevé en Afrique du Nord et du Sahel (Niger, 7 enfants par femme) et en Afrique centrale (Congo, 6 enfants par femme).
La rédaction
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