Le 13 octobre 2022, une équipe de l’Inspection générale des services pharmaceutiques du ministère de la Santé a mené une répression agressive contre la vente illégale de médicaments contrefaits à Etoudi et Fougerolles.
Les produits pharmaceutiques d’une valeur de 192 millions saisis.
« Lors d’une opération menée par le Dr Mintop, accompagné par des policiers, des médicaments de mauvaise qualité d’une valeur d’environ 192 millions de francs CFA ont été saisis, stockés de manière inappropriée et vendus au bord de la route », a déclaré le Minsanté. « Comme d’habitude, les stocks de médicaments ainsi collectés ont été immédiatement acheminés vers leur lieu d’élimination habituel », ajoute la même source.
Cette opération fait suite à une autre opération récente menée le 11 octobre 2022 au marché central de Yaoundé, au cours de laquelle des stocks de médicaments contrefaits d’une valeur d’environ 412 millions de francs CFA ont été saisis.
En effet, elle s’inscrivait dans le cadre de la désinfection du marché pharmaceutique menée par l’Inspection générale des services pharmaceutiques (Minsanté) du ministère de la Santé avec le soutien des forces de l’ordre. Alcool, pénicilline, albendazole, baumes, bicarbonate, sparadrap, gentamicine, glucosé, ranitidine… sont quelques-uns des produits saisis lors de l’opération. Cela s’est produit lors d’une opération menée par l’équipe de l’Inspection générale des services pharmaceutiques du ministère, selon un communiqué de presse publié par ses services de communication le vendredi 14 octobre 2022.
Quelles sont les conséquences de la consommation de faux médicaments ?
Les prix élevés des médicaments vendus en pharmacie ont conduit certaines personnes au Cameroun à se tourner vers le marché informel. Ils y trouvent des produits moins chers, mais plus dangereux pour leur santé.
La médecine de rue est très répandue au Cameroun. Il s’agit d’un dernier recours pour les personnes aux poches étroites qui n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments en pharmacie. Chaque fois qu’ils le font, ils risquent d’entrer en contact avec des produits contrefaits. « Les médicaments contrefaits font partie de notre quotidien. La grande majorité des Camerounais se procurent des médicaments par ces canaux de ventes informels. Nous savons que ce n’est pas souhaitable. Mais nous ne pouvons rien y faire, le prix est très bas, donc nous pouvons l’accepter calmement. »a expliqué le professeur Jean-Michel Jenja.
En Afrique, au moins 100 000 personnes meurent chaque année des effets des médicaments contrefaits. Ils sont à l’origine de nombreux problèmes de santé. ‘’Nous constatons une augmentation du nombre de cas de dialyse. Nous savons pourquoi. Les faux médicaments pris dans l’enfance peuvent avoir des répercussions plus tard dans la vie. (…) Des doses trop faibles de ces médicaments entraînent une insuffisance hépatique et d’autres problèmes de santé », déplore le Dr Nana.
Ces conséquences dramatiques ont effrayé Joël Tatchou, un banquier de Yaoundé. Il y a quelques années, il a acheté des fournitures dans une pharmacie secrète. »Ma femme et moi nous nous sommes vus prescrire un produit appelé « Josacine ». Un nom que je n’oublierai jamais… Il coûtait 11 000 francs à la pharmacie, mais j’ai réussi à l’acheter pour 4 000 francs. Le comprimé était volumineux. J’ai presque perdu ma peau. Ce n’était pas le bon type. J’ai dû retourner à la pharmacie pour acheter la vraie Josacine qui était en tous points différente de la fausse », se souvient-il.
La vente de faux médicaments n’est pas seulement un phénomène au Cameroun, mais dans presque tous les pays d’Afrique et dans plusieurs autres parties du monde. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, il faut élever le niveau de vie de la population, mais maximiser beaucoup plus sur les sensibilisations.
La rédaction
Leave a Reply