Sahara occidental : le mandat de la Minurso est renouvelé pour un an afin de continuer les discussions entre les parties

Au Sahara occidental, la mission de l’ONU a été reconduite pour un an. Il s’agit d’une décision du Conseil de sécurité, malgré l’abstention du Kenya et de la Russie. Ainsi, cette nouvelle résolution prise le jeudi 27 octobre 2022 prévoit de laisser une plus large manœuvre au représentant du secrétaire général sur le territoire afin de faire évoluer le processus.

Sahara occidental : zone de conflits

Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km² du Nord-Ouest de l’Afrique, bordé par la province marocaine de Tarfaya au nord, l’Algérie au nord-est, la Mauritanie à l’est et au sud, tandis que sa côte ouest donne sur l’Atlantique. En réalité, le conflit au Sahara occidental a commencé en 1957 alors que le territoire était sous contrôle espagnole. Le conflit militaire dans la zone opposait au départ, le Maroc et l’Espagne. Cependant, à partir de 1970, les conflits dans la zone opposent l’Espagne et les indépendantistes du Front Polisario. C’est ce qui a déclenché la guerre en 1975 après le retrait de l’Espagne, qui s’est ensuite arrêtée par la signature d’un cessez-le-feu le 6 septembre 1991. Tout de même, des conflits mineurs opposent toujours le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Front Polisario qui se disputent le territoire.

L’ONU appelle à une résolution des conflits

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé toutes les « parties » au conflit du Sahara occidental à « reprendre les négociations », ce qui permettra de trouver une solution « durable et mutuellement acceptable ». Le texte de la nouvelle résolution a été rédigé par les Etats-Unis, mais, il y a eu une absence d’unanimité au moment du vote des textes à cause des abstentions de la Russie et du Kenya.

La nouvelle résolution appelle « les parties à reprendre les négociations sous l’égide du secrétaire général sans préconditions et de bonne foi », afin de parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » pour une « autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Il y a un an, le Conseil de sécurité de l’ONU avait lancé un appel au moment où l’italien Staffan de Mistura prenait ses fonctions. Son rôle était d’assurer la résolution des conflits dans la région.

Cependant, dans son rapport annuel publié il y a quelques semaines, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est montré« vivement préoccupé par l’évolution de la situation ». « La reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario marque un net recul dans la recherche d’une solution politique à ce différend de longue date », a-t-il dit. Ensuite, il a évoqué « frappes aériennes et des tirs de part et d’autre du mur de sable » qui sépare les deux parties. Ainsi, l’objectif de cette résolution est de faire avancer les discussions afin de cesser les conflits dans la région et d’y assurer la paix.

Le mandat de la Minurso est renouvelé pour un an

L’Onu considère le Sahara occidental comme un « territoire non autonome ». Pour que l’ONU le considère comme autonome, il doit y avoir un règlement définitif du conflit qui oppose depuis plusieurs années, le Maroc et le Front Polisario. Alors que le Maroc contrôle plus de 80% du Sahara occidental, il propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Ceci n’est pas apprécié dans le camp du Polisario qui opte pour un référendum d’autodétermination, supervisé par l’ONU, ce qui avait été prévu au moment de la signature du cessez-le-feu de 1991.

Pour l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, cette décision a été saluée, estimant qu’elle « conforte le soutien massif de la communauté internationale en faveur de l’initiative d’autonomie marocaine ». Par contre, Sidi Omar, représentant du Polisario a dénoncé « l’inaction continue » du Conseil de sécurité de l’ONU face aux tentatives du Maroc« d’imposer un fait accompli dans les territoires occupés de la République sahraouie [RASD, autoproclamée par le Polisario] ». Pour lui, cela « ne laisse d’autre option au peuple sahraoui que de continuer et d’intensifier la lutte armée légitime pour défendre son droit non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Pour terminer, il regrette que les Etats-Unis, rédacteurs du texte, aient « dévié de leur position de neutralité ». La Russie a aussi dénoncé un texte « pas équilibré ».

La rédaction

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