Réunion sur le Mali au Conseil de sécurité de l’ONU

Ce mardi 18 octobre, le Secrétaire Générale des Nations Unies a présenté au Conseil de sécurité son rapport sur la situation au Mali, couvrant la période de juin à septembre. Une présentation multi-sujets potentiellement explosifs.

Présentation du rapport

Les modalités d’intervention de la Minusma ont suscité un certain mécontentement tant du côté de l’ONU que du côté malien lors de la prolongation du mandat. Ainsi, ce rapport présenté aujourd’hui est une sorte de  » bilan d’étape « , indispensable à la poursuite de la mission dans le pays.

À cet égard, le ministre malien des Affaires étrangères affirme disposer de « plusieurs éléments de preuve » selon lesquels la France fournit des armes et des informations aux groupes djihadistes au Mali. C’est ce qu’il a déclaré dans une lettre adressée directement au président du Conseil de sécurité de l’ONU le 15 août. Depuis deux mois, Abdoulaye Diop demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais, aucun des membres du Conseil ne lui a transmis cette demande.  De ce fait, cette réunion n’a jamais été organisée.

Des preuves du soutien français aux groupes jihadistes ?

Aujourd’hui, Abdoulaye Diop a enfin l’occasion de s’adresser au Conseil de sécurité, puisque le chef de la diplomatie malienne sera lui-même présent. Toute révélation qu’il pourrait faire sera donc surveillée de près. Lorsque le Premier ministre intérimaire du Mali s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies le mois dernier, le colonel Abdoulaye Maiga n’a pas épargné la France et son gouvernement civil, la qualifiant de « junte au service de l’obscurantisme ». Toutefois, il n’a pas profité de la tribune pour divulguer publiquement les preuves du soutien de Paris aux groupes terroristes au Sahel.

Obstacles aux voyages de l’ONU

Le rapport fait état de nouvelles allégations de violations des droits de l’homme qui ont provoqué de vives tensions lors de la prolongation du mandat de la mission de l’ONU au Mali  en juin dernier. Elles ont été principalement commises par des groupes djihadistes, mais aussi par l’armée malienne. Trente-deux enquêtes de l’ONU sont actuellement en cours. En outre, les opérations aériennes et terrestres de la Minusma continuent d’être entravées par les autorités maliennes à plus de 40 reprises, notamment dans le centre et l’Est du pays.

Le Mali a rédigé des « observations » sur le rapport de l’ONU. Bamako a affirmé que les groupes djihadistes dans le pays avaient été « démantelés », et que les allégations de violence contre l’armée malienne n’avaient « aucun fondement réel ». Elle a déploré l’absence d’un « examen approfondi » par la mission de l’ONU au Mali. Le service diplomatique malien a même dénoncé « l’attitude négative et hostile » envers l’aide « qui justifie sa présence au Mali ». Bamako a souhaité que la mission de l’ONU au Mali soit mieux « coordonnée » avec les priorités stratégiques du gouvernement malien intérimaire, particulièrement au centre.

Militaires ivoiriens au Mali

Le sort des 46 soldats ivoiriens toujours détenus à Bamako depuis le 10 juillet et accusés par les autorités maliennes de transition de vouloir porter atteinte à la sécurité nationale, n’a pas vocation à être au cœur de l’échange, mais pourrait y être invité. La question a été abordée dans le rapport du Secrétaire général, qui a « réitéré son appel à la libération des 46 soldats ivoiriens ». La réponse du ministère malien des Affaires étrangères a rappelé que « l’affaire suit son cours conformément aux procédures légales ». Toutefois, « le gouvernement reste ouvert à une solution diplomatique ».

La rédaction

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