Guinée Conakry : la reprise du procès du 28 septembre soulève beaucoup de débats entre les parties prenantes

Il y a quelques jours, le procès du crime contre l’humanité, perpétré le 28 septembre 2009, causant la mort de plusieurs personnes a commencé. A cette époque, l’opposition manifestait contre la réélection du président d’alors Moussa Dadis Camara. Les hommes de ce dernier ont massacré de nombreuses personnes dans un bain de sang et ont violé des femmes. Le procès qui a commencé le 28 septembre dernier, 13 ans après, a été reporté au 04 octobre. A peine commencé dans la journée du 04 octobre vers 10h30, des conflits ont éclaté, faisant ressortir des vices de procédures.

Ouverture de la deuxième journée du procès du 28 septembre

Vers 10h30, heure locale, l’audience a été ouverte le 04 octobre passé. L’objectif de cette journée était de permettre aux parties prenantes d’avancer dans les discussions et de situer les responsabilités. Pour Asmaou Diallo, présidente de l’Avipa, une association de victimes, cette journée devrait être marquée par des avancées dans les débats. Elle exhortait aussi le ministère de la Justice, lors d’un entretien le mardi passé, à ne pas avoir des séries de reports et de renvois. Pour elle, ladite institution doit protéger les parties civiles.

Dans la salle d’audience, tout le monde portait des badges identiques, que ce soient les victimes, les témoins, les parties civiles, les journalistes ainsi que les membres du public. Cette disposition a été prise afin de préserver l’anonymat des victimes et de les préserver. Une fois ouvertes, les polémiques ont commencé. Des querelles ont éclaté ici et là, mettant en avant des vices de procédure. Toute la journée a été marquée par des mésententes, ce qui a amené à la suspension de l’audience à la tombée de la nuit.  

Les avocats de la défense se sont assurés de plaider la cause de l’ex président de la Guinée, le militaire Dadis Camara. Pour eux, sa vie serait mise en danger s’il était retenu en prison. C’est dans cette optique que Me Antoine Pépé Lamah disait : « Le président Moussa Dadis Camara est arbitrairement retenu en prison à la maison centrale sur la base d’un simple courrierEt pourtant, en matière de procédure pénale, on ne peut être retenu et retenu à la maison centrale qu’en vertu d’un titre d’un titre de détention ».

Le colonel Moussa Thiègboro Camara plaidera « NON COUPABLE »

L’audience qui s’est poursuivie toute la journée a été marquée par le passage des avocats de la défense. Chacun d’entre eux, par des argumentations quelques fois hors sujets et inutiles a essayé tant bien que mal de décorer l’image de l’ex-putschiste. Ils ont tous plaidé pour que les poursuites contre Dadis Camara et ses hommes soient annulées.

Parmi les éléments de procédure mis en cause, il y a l’ordonnance de renvoi. Pour les avocats de la défense, il existe des irrégularités à observer. Par exemple, certains de ces présumés coupables ont déjà passé plusieurs années en prison. Les avocats dénoncent des « détentions abusives ».

Alors que les avocats se tuaient à la tâche pour s’assurer que leurs clients soient disculpés, la cour avait posé la question au colonel Moussa Thiègboro Camara qui a indiqué qu’il plaidera NON COUPABLE. Il faut noter que ce dernier était le directeur de l’Agence nationale chargée de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme en Guinée. Il a été inculpé le 1er février 2012 pour sa responsabilité présumée dans les massacres du 28 septembre 2009 au stade de Conakry.

Les avocats des parties civiles veulent voir les accusés en prison

Certaines blessures du 28 septembre 2009 sont encore profondes et ne sont pas encore guéries. Pour les avocats des parties civiles, ce serait le moment parfait pour faire justice. Si les avocats de la défense font tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter la prison à leurs clients, ce n’est pas le cas de l’autre côté.

Pour Me Hamidou Barry, l’un des avocats des parties civiles, les accusés doivent croupir en prison : « La juridiction de jugement a le pouvoir de maintenir l’accusé en détention jusqu’à ce que le procès finisse. Et à mon entendement, nous sommes devant la juridiction de jugement en matière criminelle. Donc, c’est de bon droit que les accusés soient en prison et là-bas, ils sont en sécurité». Pour renchérir, lMe Martin Pradel pouvait dire : « Ce n’est pas parce qu’un des accusés a été un homme important, parce qu’il a pris le pouvoir qu’il a plus de droit que n’importe quel autre Guinéen à être jugé dans des conditions données ». 

Le maître Salifou Béavogui  a confirmé hier avoir discuté avec ses confrères de la partie civile. Ils se sont convenus que le procès se tiendrait deux jours par semaine. Ainsi, à ce rythme, tout se passerait dans de bonnes conditions. Il faut noter que l’ex président de la Guinée, le colonel Dadis Camara a prévu plaider ‘’non coupable’’ pour les chefs d’accusation contre lui.

La rédaction

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