Togo : six mois après une grève, plusieurs enseignants et leurs élèves sont toujours en détention.

Près de six mois après une grève menée par des enseignants, quatre élèves, dont une fille, sont toujours détenus à la prison de Dapaong. Trois enseignants, membres du Syndicat des Enseignants du Togo (SET), sont détenus dans la capitale, Lomé, tandis que cinq étudiants sont détenus à Dapaong, dans la province septentrionale de Sabang.

Quelles sont les raisons de cette arrestation ?

Les étudiants ont été accusés de « détruire des  biens publics et privés » et de « trouble à l’ordre public ». Les enseignants ont été accusés pour « atteinte à la liberté d’association » et pour « incitation à la rébellion des étudiants et autres ».

Maître Kpandé-Adzaré a eu à défendre ces enseignants devant le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail, les tribunaux de la CEDEAO et  les tribunaux togolais. Il dénonce un harcèlement judiciaire qui viole le droit de grève. Selon lui « Le dossier est vide ». En outre,  plus du double des avocats ont demandé une libération provisoire. On a d’abord dit que les enseignants ne garantissent pas la représentativité. Ils ont demandé l’assurance de leur représentation. Et  on dit que cette affaire est compliquée et que la détention de l’enseignant est nécessaire pour le procès. C’est le monde à l’envers. C’est grave et  une violation de la liberté d’association.

Nous devons parler aux enseignants, trouver un terrain d’entente et recruter des enseignants pour les empêcher d’aller en prison  avec leurs élèves. Et je pense que cela ne fait qu’ajouter de la frustration  à la frustration déjà existante. « Il y a deux semaines, à l’approche de l’année scolaire du 26 septembre, le Mouvement Martin Luther King, une organisation de la société civile, a lancé un appel au gouvernement.

Ce mouvement avait-il obtenu l’approbation du ministère de la fonction publique ?

Avant tout  il faudrait d’abord se demander si le gouvernement togolais avait-il approuvé cette grève. En effet, la grève des 24 et 25 mars prévue  par le Syndicat des enseignants du Togo (SET) était illégale, avait déclaré le gouvernement togolais. Dodzi Kokoroko, responsable de l’enseignement secondaire, technique et artisanal, estime que le syndicat n’a aucune existence pas légalement  et  ne peut  appeler à la grève.

« A ce jour, aucun syndicat  légalement constitué n’a été enregistré  auprès des autorités compétentes sous le nom de  Syndicat des enseignants du Togo (SET) », avaient indiqué certains ministres. Ils avaient considéré  l’annonce initiée par la SET comme  « nulle » conformément aux dispositions de la loi travail et  du décret du 23 février 2022 relative à la représentation des syndicats  et à l’exercice du droit de grève au Togo. Ce rejet est principalement dû au fait que  « l’existence légale ou la représentativité de l’organisation syndicale n’est pas établie ».

Quel est le sort de ces élèves et enseignants, sachant que les conditions dans lesquelles ces enseignants travaillent son déplorables ?

Leave a Reply

Your email address will not be published.