De grands arbres qui dansent sous l’effets de la fine pluie qui s’abat sur la capitale malienne en ce samedi matin. Des chaises blanches ainsi que cinq tables sont disposées sous la rotonde du village des expositions du palais de la culture Amadou Hâmpaté Ba. C’est le lieu choisi par le comédien Garibou Fama et ses amis pour organiser une collecte de don de sang.

C’est le branlebas de combat. Il faut que tout soit prêt avant l’arrivée des donneurs de sang mais aussi des médecins. Sous les ordres de Makan Camara dit  » Garibou Fama « et de son chargé de communication, la journée de collecte et de don de sang prend petit à petit forme.
Tout d’un coup, un silence s’installe. Ils font leurs entrées en blouse blanche, un petit sourire derrière le masque ; covid oblige. Ils, se sont les agents du centre national de transfusion sanguine (Cnts). Une fois les mots de bienvenue échangés avec les organisateurs, l’équipe se met à installer le matériel. Dès lors, une impression de déjà-vu s’installe parmi les invités car les effluves de médicament se dispersent dans l’atmosphère. Ils remettent aux hôtesses un plateau de viennoiseries à distribuer aux donneurs.

Un donneur frustré

Avec un équipement composé entre autres : d’une glacière frigorifique pour conserver le sang, de poches vides, des lits ainsi que de tubes pour les prélèvements, les agents de santé uniquement des dames manipulent précieusement le matériel. A quelques mètres de ces charmantes dames, se trouve la table de consultation où le docteur Coulibaly reçoit les volontaires avec joie. Tout d’abord, il met son interlocuteur en confiance en lui demandant s’il souffre de pathologies chroniques, de maladies héréditaires ; puis vient le moment de la pesée et de la prise de tension. A la fin de cette étape, il renvoi le patient auprès les dames pour la transfusion. « Vous voulez vous allonger ou rester assis ? » telle est le crédo que répète Madame Diarra, agent du Cnts aux bénévoles. Selon la réponse donnée, elle prépare le bras du patient pour recevoir l’aiguille. En moins de trente seconde, le précieux liquide sort avec toute sa grandeur et voyage à travers la perfusion jusqu’à la poche. Selon Madame Diarra, « une poche contient 450 ml de sang, nous ne prélevons qu’un peut de sang sur ces personnes ». Assise à bonne distance, le Docteur Guindo, chef du département promotion et collecte du don de sang au sein du Cnts, veille au grin sur son équipe. Pour elle, il faut remercier les associations qui appellent pour organiser des dons de sang car elles sauvent des vies. « La banque de sang est fonctionnelle mais on a toujours besoin de sang. On appelle la population surtout les jeunes pour qu’ils inscrivent dans leurs activités, le don de sang. C’est très bénéfique pour eux ainsi que pour nos malades qui comptent sur eux ». À la fin du processus, le donneur par récupérer une viennoiserie. Il a le choix entre du pain au chocolat, un croissant sucré ou salé ou une brioche accompagnée d’une boisson.
Vêtu d’un un grand boubou traditionnel de couleur moutarde avec un turban de la même couleur, Kader Ballo, la soixantaine est nostalgique d’une époque où il pouvait encore donner son sang. Déclaré diabétique il y’a douze ans, ce retraité assiste aux différents évènements liés à la collecte de sang. Il distille des conseils à gauche et à droite aux donneurs. « Depuis 1976, je fournissais la banque de sang mais maintenant c’est impossible à cause de la maladie. Je suis frustré de voir qu’ils ont besoin de don mais que je ne peux pas les aider. C’est la raison pour laquelle, j’ai envoyé des vêtements », affirme-t-il.

Une mauvaise lancée

Selon le programme de la journée, une conférence inaugurale aurait dû avoir lieu en prélude au lancement des activités. Toutefois, la collecte a débuté car il y avait des soucis d’ordres « techniques ». Prévu pour 9h, elle n’a commencé que à 10h face à l’impatience et l’incompréhension générale. Approchée, l’une des hôtesses d’accueil confie, « nous attendons la marraine de l’évènement. Elle aurait dû être là depuis 8h mais elle est sur répondeur depuis ce matin ». Placé sous le double parrainage de Djimé Kanté (philanthrope) et de Madame Adam Dicko, présidente de l ‘ AJCAD ,cette cérémonie était l’occasion pour le jeune comédien Garibou Fama de se lancer dans le monde de l’humanitaire. Hélas, sa marraine n’est arrivée que 2heures après la cérémonie avec un grand sourire. Pas un mot à l’endroit des convives, elle se contente juste de faire des photos. L’hôtesse renchérit, « nous lui (Garibou Fama, ndlr) avons dit de choisir une autre marraine mais il n’écoute jamais les autres. Pour une première fois, l’évènement devrait réussir, avec ce qu’il s’est passé aujourd’hui, les gens hésiterons à assister à ses futurs actions ». Autour de croissants faits maison et de jus naturels, les invités se sont évadés de ce lieu en formant des groupes de discussions. La cérémonie se termine telle qu’elle à commencé autour des senteurs mais cette fois-ci, elles sont agréables.

S-K

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