Le Mali, pays du Sahel est touché par une crise multi-dimensionnelle que ce soit sur le plan sécuritaire, climatique, sanitaire et même politique. Dans le pays, de plus en plus de voies se lèvent pour critiquer la mauvaise gouvernance de l’équipe de transition, des partis politiques aux associations, en passant par le système judiciaire. Samedi dernier, lors de la conférence de presse de la nouvelle coalition du Cadre des partis et de groupement politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, les dirigeants ont critiqué la mauvaise gestion du pays.
Un collectif de partis politiques s’inquiète de la gouvernance dans le pays
Il est important de mentionner que le Cadre des partis et regroupements politiques pour la réussite de la Transition a changé de nom pour devenir le Cadre des partis et de groupement politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ce nouveau collectif revendique 51 partis politiques et 18 associations dans le pays. Juste après sa mise en place, l’alliance a tenu samedi dernier, une conférence de presse. Pour ce collectif, la gestion actuelle du pays est inquiétante.
C’est dans cette optique que Amadou Koïta explique que de cette conférence de presse, il en ressort qu’il existe une inquiétude par rapport à « à l’insécurité grandissante, la cherté de la vie puisque aujourd’hui les Maliens vivent dans des conditions extrêmement difficiles ». L’ancien ministre et porte-parole de la nouvelle alliance continue ses propos en indiquant que les « inquiétudes se font par rapport à l’isolement de notre pays. Le cadre souhaite aussi un dénouement heureux de l’affaire des 46 soldats ivoiriens ».
La coalition s’inquiète aussi du fait qu’il y ait un risque pour le gouvernement militaire de transition de ne pas respecter la durée de transition validée par la CEDEAO. Au cours de la conférence de presse du samedi dernier, les leaders de cette alliance ont exigé de l’Etat de réduire les dépenses surtout dans cette période critique. En effet, les dépenses du gouvernement militaire ont augmenté de 5 milliards de F CFA depuis leur ascension au pouvoir. Enfin, pour mener à bien ses activités, le nouveau collectif a décidé de mettre en place une plateforme pour la défense de la démocratie au Mali.
Les magistrats font la grève contre un projet de loi sur la Cour suprême
Le gouvernement malien a fait passer un projet de loi selon lequel l’âge de la retraite des magistrats de la Cour suprême est prorogé. Le gouvernement de transition explique sa décision par le fait qu’il y a un déficit de cadres au sein de cette unité importante de la République. Cette décision n’est pas la bienvenue dans le camp des magistrats du pays.
En réponse à cela, deux syndicats à savoir, le Sylima (Syndicat libre de la magistrature) et le SAM (syndicat autonome de la magistrature) ont décidé de commencer une grève ce mardi 29 novembre, et qui sera sur une durée de 5 jours ouvrables. En répondant de manière officielle au gouvernement, les magistrats estiment que « le maintien dans l’illégalité d’une dizaine de personnes ne peut pas régler la problématique du déficit des ressources humaines à la Cour suprême ». Selon les syndicalistes, pour pallier ce manque de magistrats dans le pays, il faut en recruter. La solution n’est pas de proroger le mandat d’un nombre restreint de magistrats. C’est dans cette optique que plusieurs pensent que le gouvernement tente de garder des conseillers de la Cour suprême qui seraient proches du pouvoir exécutif.
Le système judiciaire malien, paralysée pendant une semaine
Avec cette grève, il est certain que le système judiciaire du pays en prend un coup. Malgré le service minimum, il sera impossible de résoudre quelques problèmes clés. Par exemple, la plupart des procès prévus seront reportés à une date ultérieure. Il n’est pas possible pendant cette période de grèves que des prisonniers puissent sortir de prison. De plus, il est possible que bon nombre de commissariats soient remplis de personnes en garde à vue qui ne peuvent pas être présentées à un juge. La rentrée judiciaire au Mali est prévue pour le 1er décembre prochain. C’est le président de la République qui préside généralement cette cérémonie. Cette année, est-il possible que cette cérémonie ait lieu ? La grève des magistrats et leur décision de boycotter cet événement le rendent impossible. Tout de même, si le gouvernement de transition réagit face à la demande des magistrats, la situation peut changer.
La rédaction
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