Une Sotrama surchargée


Des apprentis qui crient le nom des différentes destinations qu’ils desservent. Des clients en majorité des femmes qui se plaignent. Soyez les bienvenues dans la Sotrama, le moyen de déplacement le plus prisé des bamakois.

Des personnes entassées les unes sur les autres, des passagers debout se tenant à une barre métallique, des sacs sur le toit. Tel est le décor de ce moyen de transport en commun. Le véhicule est tellement chargé qu’il est penché sur le côté droit.

Dans la voiture, tout le monde est concentré, personne ne parle. Tous sont concentrés sur leurs téléphones ou sur la radio, pour un vieillard. Cependant, le silence est brisé par d’interminables salutations entre deux dames. De jeunes garçons font offices d’apprentis et encaissent l’argent aux passagers.

Si son succès est lié à son coût, la Sotrama est aussi un endroit propice pour les disputes. Les sièges étant délibérément retirés puis remplacés par des bancs en bois, les apprentis demandent toujours aux passagers de se pousser pour pouvoir prendre, chaque fois, des passagers de plus. Lorsque les bancs sont saturés, ils se rabattent sur les barres métalliques juste pour rallonger les bénéfices d’une course.

Reconnaissable par sa couleur verte, il suffit juste de s’arrêter au bord de la route et de lever la main pour que l’apprenti stoppe la voiture en lui assenant un coup de poing. Le véhicule s’arrête pour qu’une dame âgée puisse monter mais les passagers protestent « comment veux-tu qu’elle s’asseye ? il n’y a pas de place en plus il y a des personnes déjà debout. Cette Sotrama est pleine mais vous continuez à prendre des gens. ». Face à cette soudaine contestation, le chauffeur demande à son apprenti de ne plus prendre des passagers jusqu’au prochain arrêt : le marché de Sabalibougou.

Très prisée des populations, majoritairement des femmes, les Sotrama sont des lieux de rencontres, de commérages mais surtout de disputes. Qu’on le veuille ou non, ces véhicules font désormais partie de l’identité bamakoise.

S.K

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