Mali : des syndicats annoncent une grève à Gao pour dénoncer la situation sécuritaire dégradante, le général Gamou les Touaregs de la région à se mobiliser pour lutter contre l’EIGS

A Gao, c’est une grève de 48h qui a été lancée par les principaux groupes syndicats qui continue. En effet, cette cession du travail dans la région a pour but de dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire. Dans un communiqué, les trois syndicats auteurs de cette grève exigent des autorités maliennes, une « riposte sécuritaire ».

Un appel à la grève

Les centrales syndicales de la CDTM, de la CSTM et de l’UNTM de la région de Gao ont appelé la population à l’observation d’un « arrêt de travail de 48 heures ». Mardi 08 novembre, premier jour de la grève, seuls les marchés et les commerces alimentaires étaient restés ouverts dans la ville de Gao. D’après un habitant de la ville, « personne n’est sorti à Gao pour aller au travail. L’arrêt de travail concerne tous les secteurs d’activité, le service public, le service privé… personne n’est allé à l’école, c’est une ville morte ». Pour ainsi dire, à part les commerces alimentaires, toutes les instructions ont été « parfaitement suivies ».

En effet, il y a quelques jours, deux civils qui se trouvaient à bord d’un bus, un enfant et un adulte ont été tués par des groupes armés sur l’axe Gao-Ansongo. Après cet événement tragique, Ibrahim Touré, coordinateur de l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP) dans la région de Gao, a déclaré que cette route stratégique est devenue « infréquentable ». Il a continué par dire : « il y a beaucoup de morts autour de cette route. Donc c’est pour interpeller les autorités maliennes et leur dire : « trop c’est trop, ça suffit ! ». Les populations d’Ansongo ont besoin d’aller et venir, les populations d’Ansongo ont besoin de vivre en paix, les populations d’Ansongo ont besoin de faire des échanges commerciaux ». Selon les habitants de la ville, les voies d’accès et de sorties ont été complètement coupées à Gao et à Ansongo.

Le général Gamou fait appel aux jeunes Touaregs pour lutter contre l’EIGS

La situation sécuritaire à Gao est critique. C’est dans cette optique que le général de l’armée malienne, El Hadj Ag Gamou, un des leaders du Groupe d’autodéfense touareg de la tribu des Imghmad et alliés (Gatia) a appelé tous les jeunes Touaregs du Mali et de l’extérieur à se rendre à Gao pour lutter contre les groupes armés rebelles de l’EIGS. C’est dans un communiqué dans la langue locale touareg que le général a fait ce communiqué. Il a appelé tous les jeunes de la communauté sachant manier les armes à se réunir pour combattre l’ennemi et préserver leurs terres.

Pour Moussa Acharatoumane, leader du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MWA) et allié du général Gamou, cet appel à la lutte pour sauver Gao est un message « partagé par l’ensemble des acteurs importants du Nord, qu’ils soient issus du mouvement ou même d’autres leaders traditionnels et politiques, parce qu’il y a un monstre qui est en train de naître dans cette région-là qui risque sur son passage d’emporter beaucoup de choses ». Pour lui et pour les autres dirigeants, « le montre » contre lequel il faut lutter est « le groupe djihadiste de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ». Selon certaines sources, cette organisation locale qui a fait allégeance à l’EI veut contrôler le nord du Mali et créer un califat.

La rédaction

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