Tchad : le président de la transition Mahamat Déby dénonce une insurrection dans son pays avec l’appui des puissances étrangères et annonce un deuil national de 7 jours

Le 20 octobre dernier, marquant le jour où Mahamat Idriss Déby aurait dû céder le pouvoir aux civils, de violentes manifestations ont été organisées dans presque toutes les villes du pays pour dénoncer la dynastie ‘’Déby’’. Ces manifestations ont causé la mort de plusieurs citoyens, ce que dénonce le chef de l’Etat par transition. Pour lui, il s’agit d’une insurrection, soutenue par des puissances étrangères.

Pour le président, les événements du 20 octobre étaient une insurrection

La situation politique au Tchad n’est pas des plus stables. En réalité, le Dialogue souverain national a accordé à la junte militaire au pouvoir, la possibilité de prolonger la transition pour deux ans de plus. Alors qu’Idriss Déby Mahamat et ses hommes devaient laisser le pouvoir aux civils le 20 octobre dernier, ils ne le feront que dans 24 mois. Cette décision n’était pas la bienvenue dans le pays. Dans plusieurs villes du pays, des manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre ont eu lieu dans le pays.

Le lundi 24 octobre,  le président tchadien, dans un discours à la nation, affirme que les manifestations violentes du jeudi 20 octobre étaient une « insurrection minutieusement préparée » avec le « soutien de puissances étrangères ». Il s’agissait d’« une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays », a martelé lundi M. Déby dans un discours télévisé, accusant les manifestants d’avoir « froidement tué » des « civils » et « assassiné » des membres des forces de l’ordre « dans leurs casernes », avec « la volonté manifeste de déclencher une guerre civile ».

Le chef de l’Etat tchadien a participé à un sommet extraordinaire de la Ceeac ce mardi dernier à Kinshasa, pour évoquer la situation dans son pays.

Des manifestations condamnées

Selon le bilan du gouvernement après la journée du 20 octobre, « une cinquantaine de personnes » avaient été tuées, dont une dizaine des forces de l’ordre. Cependant, les ONG et certaines sources médicales ont confirmé que des dizaines de « manifestants pacifiques » ont été tués par balles et des centaines de blessés à N’Djamena et dans quatre villes du sud du pays.

Lundi, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a accusé le pouvoir de « graves violation des droits humains » dans la répression des manifestations de jeudi et d’avoir tué au moins « 80 personnes ». L’ONG affirme avoir saisi les rapporteurs spéciaux de l’ONU de cas d’« exécutions sommaires » et de « tortures » sur « des manifestants pacifiques ».

De plus, l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) avaient déjà « condamné fermement », jeudi, la répression des manifestations et de « graves atteintes aux libertés d’expression et de manifestation ». La France, alliée de N’Djamena, avait « condamné l’utilisation d’armes létales contre les manifestants ».

Le président a accusé l’opposition et des groupes rebelles d’en être les organisateurs et d’avoir « recruté et utilisé des groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats gratuits de masse », après avoir « sollicité le soutien des puissances étrangères » pour « accéder au pouvoir ». Sans davantage de précisions. Le général cinq étoiles de 38 ans a également décrété un deuil national de sept jours et promis que la justice allait déterminer les « responsabilités » dans ces « tueries ». (AFP).

Un deuil national de 7 jours décrétés par le président Idriss Déby Mahamat

Un deuil national de sept jours a été décrété par le président de la transition au Tchad, le général Mahamat Idriss Deby, en mémoire d’une cinquantaine des personnes tuées le jeudi 20 octobre lors des manifestations. « Nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Nous devons soigner nos blessés dans la solidarité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts au cours de ces évènements tragiques et regrettables », a indiqué le président tchadien lors d’une allocution lundi ce 24 octobre.

La rédaction

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