Le lieutenant-colonel Damiba, auteur d’un coup d’Etat en janvier passé au Burkina, subit le même sort. En effet, depuis le vendredi, les grands axes de la capitale du pays étaient encerclés par les militaires et la radiotélévision nationale était prise d’assaut. Le capitaine Traoré prend les rênes du pouvoir afin d’assurer une meilleure sécurité du pays face à la progression des groupes djihadistes. Deux jours après le putsch, la tension est restée vive dans toute la nation.
Destitué huit mois après son ascension au pouvoir
Le Burkina Faso, pays du sahel est secoué depuis quelques années par une instabilité politique. En janvier passé, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba accède au pouvoir grâce à un coup d’Etat. Cependant, ses promesses n’ont pas été tenues selon ses détracteurs. Depuis son arrivée au pouvoir, les groupes djihadistes ont gagné encore plus de terrain et les déplacements sont de plus en plus nombreux à cause de l’insécurité.
En somme, il n’aura que huit mois pour diriger le pays. Le vendredi passé, tard dans la nuit, une équipe de militaires, dirigée par le nouvel homme fort du pays, Ibrahim Traoré avec un groupe de militaires ont pris d’assaut la télévision nationale. Le communiqué a été fait. Le colonel Damiba, poussé à la démission, a remis les clés de la présidence. Après quelques tentatives d’appel à la raison, les nouveaux militaires ont maintenu leur position.
L’ancien putschiste a finalement pris un vol pour se réfugier à Lomé au Togo. Les autorités coutumières et religieuses ont déclaré : « Le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves ». Ainsi, un nouveau règne est en cours dans le pays.
Son successeur, le nouveau président autoproclamé du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, a les mêmes traits physiques que son prédécesseur. Il est responsable de la sécurité d’un pays qui a perdu le contrôle de plus de 40 % de ses terres en faveur des groupes djihadistes. Il est important de noter que son séjour à la tête du pays pourrait être encore plus court. Le dimanche dans l’après-midi, un porte-parole du nouveau gouvernement a annoncé que : « le capitaine Traoré est chargé de l’exécution des affaires courantes de l’Etat jusqu’à la prestation de serment du président du Faso désigné par les forces vives de la nation ».
Les structures françaises prises pour cibles dans le pays
Quelques heures après le putsch, les bâtiments français ont été pris pour cible dans le pays. En réalité, le colonel Damiba est accusé d’être en connivence avec les autorités françaises. C’est dans cette optique que, pour soutenir le nouvel homme fort du pays et ses hommes, des jeunes sont sortis dans la rue, détruisant les bâtiments et structures français dans la capitale. La population a incendié l’ambassade de France à Ouagadougou avant de s’en prendre à l’institut français de Bobo-Dioulasso à l’ouest du pays.
« La patrie ou la mort, on va gagner. Nous ne voulons pas, nous ne voulons plus de la France. On ne veut plus de la France. On ne veut plus de la France en Afrique. Nous n’en voulons plus. A bas la France ! Nous faisons appel à la Russie ! », déclarait un manifestant devant l’ambassade de France à Ouagadougou.
Comme toujours, la France a répliqué tout en condamnant fermement les attaques contre son ambassade. Elle déclare que la sécurité de ses compatriotes est sa plus grande « priorité ». Pour les habitants du pays et les nouveaux putschistes, le colonel Damiba n’a pas été à la hauteur de ses tâches. Il a échoué. Un manifestant pouvait dire : « Damiba a échoué et le peuple n’est pas content. Et nous allons effectivement sortir aujourd’hui pour montrer au monde entier que nous ne voulons plus de cet homme. En ce moment, nous avons des soldats très aguerris qui ont pris le pouvoir et nous les soutiendrons jusqu’à ce que le terrorisme soit chassé de notre pays ».
La rédaction
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