Les femmes du Sahel sont de plus en plus en proie à la famine suite aux activités malveillantes des groupes djihadistes. Elles ont longtemps supporté l’indifférence du gouvernement mais ont décidé de ne plus rester silencieuses. C’est ainsi qu’elles ont effectué une sortie dans les rues ce 17 septembre. La scène a lieu devant la gendarmerie de Sebba où elles clament leurs attentes vis-à-vis du gouvernement qui semble jusqu’ici sourd et aveugle à leurs requêtes. Les femmes du Sebba demandent une intervention des plus rapides face à cette pénurie d’aliments qui met leurs familles en danger.
Le sebba, une ville à la base déserte
La ville de sebba est située dans le nord du pays et est en même temps le chef-lieu de la province du Yagha. Cette dernière se situe à près 100 km de Dori, la capitale de la région du Sahel où l’accès à l’eau est difficile. Depuis bientôt trois mois, les femmes se plaignent de la rareté continuelle de ressources alimentaires. Les marchés sont vides, l’approvisionnement de la population en eau est inexistant. Les feuilles d’arbres remplaçent désormais les vivres alimentaires : la crise alimentaire est à son plus haut degré dans cette region.
Un médecin en Mission au sebba témoigne
Un des médecins envoyé sur le terrain fin juillet, Ulrich Crépin, a décrit à quel point la situation est déplorable. Les boutiques sont fermées, les marchés déserts, le système d’approvisionnement en eau défectueux depuis trois mois, voire plus. Penser à l’atteinte des objectifs pour le développement durable dans cette ville est un leurre. Les besoins fondamentaux les plus basiques n’arrivent pas à être comblés. Aux grands maux les grands remèdes, les habitants du Sebba ont opté pour la solution forte ce lundi. Cette marche n’est que le soupir des personnes qui meurent dans la famine.
La misère se dessine, la mort sonne aux portes
Des femmes voient leurs enfants fondre jour après jour, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour changer la situation. C’est l’indignation et la colère lorsqu’elles apprennent le décès des enfants des autres. C’est un véritable supplice d’avoir les moyens financiers sans être capable de se nourrir. Accompagnées de leurs enfants, les survivants de cette famine, et principales victimes, les femmes du sebba ont pris leur courage pour crier leur état de mal-être dans les rues.
L’ultime recours : une marche pour attirer l’attention des autorités
Si le ravitaillement de sebba excède 48 heures, nous mourrons, ont-elles dit. Elles ont mis le peu de force qui leur restait a été mis à profit pour plaider personnellement leur cause. Parlant à voix haute, ces dernières ont arpenté les ruelles très visitées de la ville avant de se retrouver devant le commissariat de sebba. Elles espèrent que les gendarmes relayent leurs doléances aux membres haut placés du gouvernement.
Les gendarmes présents ne sont pas restés indifférents à autant de misère manifestée. À noter qu’ils sont dans la même situation s’ils vivent dans la ville de Sebba. Les requêtes des manifestantes ont été recueillies. Ces femmes en souffrance ont pris soin de montrer leurs bassines remplies de feuilles aux gendarmes pour attester leur famine extrême. L’idée de se faire brutaliser pour avoir fait une marche n’était pas plus douloureuse que la souffrance du manque qu’elles endurent déjà.
Plusieurs d’entre elles se préparent au pire car disent-elles, la mort est déjà proche et a déjà frappé chez les voisins. Il n’y a que la pluie ou le ravitaillement en eau potable pour leur donner un peu d’espoir. À travers cette marche dans les rues, les femmes de sebba souhaitent être secourues au plus vite.
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