L’économie ghanéenne est confrontée à de nombreux défis, tant budgétaires que monétaires. Malgré de bonnes perspectives de croissance. Cette dernière devrait atteindre 5,8% en 2022 après 4,5% en 2021. Cependant, les chiffres sont inquiétants. La crise économique par laquelle le pays passe alerte les organisations régionales et internationales.
La crise de l’économie ghanéenne
L’économie du Ghana a connu un essor remarquable avec l’arrivée de Nana Akufo-Addo au pouvoir le 7 janvier 2017. Elle a commencé à croître à un rythme de 6 à 8 % par an. Le chef d’État a fait mouche lorsqu’il a appelé à mettre fin à l’image de l’Afrique comme « voisin mendiant ». Cet ancien avocat au visage rond et jovial prétendait pouvoir débarrasser l’ancienne Gold Coast de l’aide internationale.
Malheureusement, l’arrivée de Covid-19 a marqué le début d’une ère de déception. La croissance économique a fortement ralenti. L’argent collecté sur les marchés est devenu de plus en plus cher. Les difficultés ont été aggravées par l’impact du conflit Russie-Ukraine sur les prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie. L’inflation a atteint plus de 37 % et la monnaie s’est effondrée, la couronne perdant plus de 40 % par rapport au dollar depuis le début de l’année.
La dette, qui est le talon d’Achille de l’économie ghanéenne, a particulièrement augmenté. Il représente désormais près de 80 % du produit intérieur brut. Ce fardeau insupportable a obligé le gouvernement d’Accra à rompre avec sa doctrine de début, celle de ne pas tendre la main aux puissances internationales pour recevoir de l’aide. Trois ans après avoir retiré son soutien au Fonds monétaire international, le président ghanéen demande à l’institution un nouveau plan de sauvetage. Le déclin du Ghana est décevant et inquiétant.
La prévision de croissance du Ghana baisse de 1,6 point
L’économie du Ghana ne connaîtra pas une croissance de 5,2 % au cours de l’exercice 2022. Néanmoins, le taux s’est rabaissé à 3,6 %, a annoncé vendredi le Fonds monétaire international à l’issue d’une mission de deux semaines à Accra. Et en 2023, la croissance chutera à 2,8 %.
Le ministre des Finances a mis en place un comité de cinq membres pour discuter d’un programme avec le Fonds monétaire international. Les discussions se poursuivent à Washington. Selon les données de l’Agence des services généraux du Ghana, l’inflation a atteint 37,2 % en septembre, contre 33,9 % en août. Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 37,8% et ceux des transports de 48,6%.
Un prix à payer
Le Ghana n’est pas le seul pays à avoir du mal à joindre les deux bouts : 22 pays du continent sont soit surendettés ou soit au bord de l’endettement. Pendant la pandémie, « le soutien apporté par les institutions multilatérales aux pays les plus pauvres sous la forme de l’initiative de suspension de la dette a été négligeable par rapport à l’ampleur du problème’’ a déclaré la Banque mondiale dans un récent rapport.
Les pays africains ont sans aucun doute payé un lourd tribut aux récentes turbulences, du fait qu’ils ne soient au cœur des grands changements mondiaux et qu’ils ne puissent pas véritablement compter sur une solidarité internationale. Les conséquences sont stupéfiantes : selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne abrite désormais 60 % des personnes les plus pauvres du monde, soit près de 390 millions de personnes. Le Ghana, quant à lui, n’a pu résister à cet enchevêtrement de crises.
La rédaction
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