Kenya : le président William Ruto inquiet d’un risque de famine dans la Corne de l’Afrique

Dans une interview accordée à France 24, le  Président du Kenya a fait des mises  en garde contre une famine imminente dans la Corne de l’Afrique. Il estime  que plus 3,1 millions de personnes sont confrontées à une grave sécheresse rien qu’au Kenya. Ce n’est plus une tâche nationale. Cela devient une tâche multilatérale, a-t-il souligné, sollicitant l’aide d’organisations internationales et  des bailleurs de fonds. Les dirigeants kenyans accusent le changement climatique d’être à l’origine de la sécheresse. Cependant, ils soulignent que la situation a été exacerbée par la guerre en Ukraine et la baisse des exportations de céréales vers l’Afrique qui a suivi.

Est-ce qu’il faut craindre la famille au Kenya ?

Dans l’une des régions désertiques du nord du Kenya, les gens sont obligés de manger des baies sauvages pour lutter contre la faim. Loka Metir est consciente des effets négatifs de ces aliments sur les enfants, mais pour le moment, il n’y a pas d’autres options à exploiter.

« Nous sommes maintenant habitués à notre situation. Nous ne savions pas comment cultiver et la sécheresse a tué tous les animaux. Nous attendons ici de mourir de faim. Manger ces baies est le seul moyen que nous connaissions pour survivre. […] Ce que je vous donne » Dit Roca Metil, une Turkana.

La Corne de l’Afrique connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans, laissant au moins 18 millions de personnes souffrant de faim extrême. Au Kenya,  4 millions de personnes sont touchées par la sous-alimentation.

Cette fois, la sécheresse est terrible. Auparavant, il y avait des années entre les périodes de sécheresses. Dans le passé, il y a eu des sécheresses où plus d’animaux ont survécu qu’ils n’en sont mort. Ceux qui ont survécu se sont rétablis après les pluies et nous ont fourni du lait et de la viande. S’il y a une sécheresse aujourd’hui, cela pourrait prendre trois ans avant que tous les pâturages ne soient asséchés.

Une situation difficile à gérer au Kenya

Quatre saisons  de précipitations insuffisantes ont entraîné les conditions les plus sèches depuis le début des années 1980. Il y a plus de 1,5 million de vaches rien qu’au Kenya alors que les rivières et les puits s’assèchent. Pendant ce temps, à Purapul,  les villageois vont chercher de l’eau dans des puits insalubres. Iripiyo Apothya, un éleveur affirme que : « l’eau  nous tue. Elle n’est pas propre, les singes la boivent, elle est infestée de vers, on ne peut pas la boire ». Le puits est profond, certains enfants sont tombés à l’intérieur. Trois ont été secourus mais un  s’est noyé, a-t-il dit.

Quelques 950 000 enfants de moins de cinq ans et 134 000 femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë dans la région désertique du nord, selon les chiffres officiels de juin. Le coût de la vie maintiendra la sécheresse  à l’ordre du jour de l’élection présidentielle du 9 août.

Que dit le président de la République ?

Interrogé sur le conflit en cours dans la région éthiopienne du Tigré, le président William Ruto s’est dit « très préoccupé » et que « ce qui se passe en Éthiopie s’étend au Kenya ». 

William Ruto évoque également la relation entre lui et son prédécesseur, Uhuru Kenyatta. Ce dernier l’avait nommé comme envoyé spécial en Éthiopie et en République démocratique du Congo. Il le décrit comme un bon ami, estimant qu’il ajoutera de la valeur au processus d’échanges entre les deux pays.

Des actions doivent être immédiatement prises pour secourir les habitants de cette partie de l’Afrique.

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