Alors que son gouvernement négocie un accord de prêt avec le Fonds monétaire international, le président ghanéen Nana Akufo-Addo tente de rassurer la population sur la capacité de son administration à faire face à la « crise » économique.
Un discours rassurant
M. Akufo-Addo a diffusé un discours dimanche soir dans lequel il a supplié les Ghanéens d’accepter sa décision de changer de position et de demander un prêt au FMI. Il était sous la pression de ses propres législateurs pour évincer le ministre des Finances de son poste.
»Je n’exagère pas quand je dis que nous sommes en crise », a-t-il déclaré dans son discours. ‘’Je nous invite tous à en tenir compte lorsque nous envisageons de nous adresser au Fonds monétaire international. Nous avons fait appel à ce fonds pour redresser nos finances publiques à court terme. » M. Akufo-Addo a déclaré qu’ils espéraient parvenir à un accord d’ici la fin de l’année. Le FMI a entamé des discussions avec le Ghana en vue d’un règlement.
Les discussions entre le FMI et le Ghana
Le président du Ghana affirme que les discussions avec le FMI ne déboucheront pas sur un allégement de la dette. Il a déclaré dimanche que les discussions avec le Fonds monétaire international se déroulaient bien. Il a cherché aussi à rassurer les investisseurs sur le fait que ces discussions ne conduiraient pas à une réduction de la valeur nominale des obligations d’État. Le discours du président à la nation visait à rassurer les Ghanéens et les marchés sur le fait que le gouvernement serait en mesure d’endiguer la crise économique qui l’a contraint à se tourner vers le Fonds pour obtenir un soutien financier.
« Aucun investisseur individuel ou institutionnel […] perdront leur argent à cause de nos négociations en cours avec le FMI. Il n’y aura pas de coupes budgétaires », a-t-il déclaré, qualifiant de « fausses rumeurs » les récentes informations faisant état d’une éventuelle restructuration. Le Ghana a entamé des pourparlers avec le FMI en juillet. Par ailleurs, des manifestations de rue ont éclaté en raison de la crise économique qui a vu l’inflation et la dépréciation de la monnaie atteindre des niveaux record, malgré des augmentations répétées et importantes des taux de prêt.
« Je ne me souviens pas d’un seul exemple dans l’histoire où autant de forces maléfiques se sont réunies en même temps », a déclaré M. Akufo-Addo. Le cedi ghanéen a chuté de plus de 40 % cette année. Cela a entraîné des difficultés pour les importateurs de matières premières. Et, l’inflation des prix à la consommation a atteint un nouveau record en 21 ans, à 37,2 %, en septembre, en raison de l’envolée du coût des importations. Le président a déclaré que le gouvernement avait l’intention de rétablir la stabilité macroéconomique dans les trois à six prochaines années et de réduire le ratio dette/PIB à 55 % d’ici 2028.
« Je crois que nous pouvons et allons trouver des moyens d’atteindre ces objectifs, même si les mesures immédiates que nous devons prendre sont douloureuses », a-t-il déclaré. Le FMI estime que le ratio dette/PIB du Ghana atteindra plus de 90 % d’ici à la fin de l’année.
La rédaction
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