Burkina : le premier ministre du gouvernement de transition révèle quelques points clés de ses futures actions à un média local lors d’un entretien

Investi le 21 octobre en tant que président du MPSR et président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas hésité à nommer le premier ministre de son gouvernement. Ce dernier, juriste émérite a laissé échapper lors d’un entretien avec un média local du nom d’Oméga, quelques grandes lignes de ses prochaines actions à la tête du gouvernement d’intérim dans le pays des hommes intègres.

Me Appolinaire Jean Kyelem de Tembela reconnaît les défis auxquels il doit faire face

Lors de son entretien, le premier ministre a reconnu la complexité et la difficulté des tâches qui l’attendent dans son nouveau gouvernement.  « Je suis conscient de la tâche qui m’attend. Avant même d’être nommé Premier ministre, je suis burkinabé. Donc, je connais les réalités du pays », a-t-il dit ce dimanche 23 octobre sur la radio Oméga, un média local dans le pays.

En ce qui concerne les membres du nouveau gouvernement, ils seront connus dans les prochaines heures. Pour Me Appolinaire, la gestion du pays dans le contexte actuel, requiert de faire des économies « sur tous les plans ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a mentionné que le nombre de ministres fixé à 25 par la charte de transition adoptée le 14 octobre à l’issue des Assises nationales pourra être revu à la baisse.

Cependant, il faut savoir que les « attentes sont nombreuses » les concernant, a annoncé le chef du gouvernement. Il continue ses propos en disant que c’est la raison pour laquelle on parle de « … refondation. Et c’est pourquoi le président parle d’urgence. Tout est urgent ». Pour mener à bien ses tâches, le juriste constituera un « binôme avec le président », c’est-à-dire une équipe animée de la même vision et qui travaillera sans relâche pour atteindre leurs objectifs communs.

La priorité pour le gouvernement actuel sera d’assurer la sécurité dans le pays. Dans un pays où environ 40% du territoire est sous contrôle des djihadistes, il faut mener des actions concrètes et stratégiques pour ramener l’ordre. « Le président est un militaire, il est un homme de terrain. Il m’a fait comprendre que ce qui le préoccupe, c’est la sécurisation du territoire et le retour des déplacés dans leurs localités d’origine », a-t-il soutenu.

Le développement du pays passera par les fondations posées par Thomas Sankara

D’entrée, le premier ministre annonce l’abrogation de la décision prise par l’équipe précédente, celle de relever le traitement salarial des ministres. Il continue son interview en démontrant que le « sankarisme » est ce qui sauvera le pays. Pour lui, le développement du Burkina doit nécessairement passer par « la ligne tracée par Thomas Sankar », connu pour être le père de la révolution burkinabè, tué en 1987.

En ce qui concerne la réconciliation amorcée par le régime précédent, le premier ministre estime qu’il y avait deux éléments qui manquaient dans les approches du gouvernement précédent. Il a pris exemple sur le retour de Blaise Campaoré au Burkina, condamné à perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankar par le régime précédent.  Pour arriver à le faire, il faut de « l’humilité de la part de celui qui demande pardon et de la sincérité », ces deux ingrédients indispensables à la réconciliation nationale.

Pour le nouveau premier ministre de ce gouvernement de transition, « la vraie réconciliation consiste à réconcilier l’ensemble des burkinabé avec eux-mêmes ». Concernant la crise sécuritaire dans laquelle le pays est plongé depuis plus de 10 ans, il rappelle que les burkinabè exigent un partenariat avec la Russie. C’est pour cela qu’il tenait à expliquer que le pays est déjà « en partenariat avec la Russie depuis les années 60 ». Seulement, « il ne sera pas question pour le Burkina Faso de se laisser dominer par un partenaire quelconque », rappelle-t-il.

« Nous négocierons avec tous les partenaires en ayant en vue l’intérêt d’abord du Burkina Faso. Si nous estimons qu’un partenaire n’est pas loyal avec nous, nous attirerons son attention. S’il persiste dans son comportement, nous reverrons nos relations avec ce partenaire. Ça doit être clair pour tout le monde », a affirmé le chef du gouvernement de transition.

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