La Direction générale des douanes nigérienne a suspendu la délivrance des licences de transit pour les produits pétroliers vers le Mali, ainsi que les licences déjà en attente. Cette décision n’a «rien à voir» avec les allégations de Bamako contre Mohammed Bazoum qui a décidé la semaine dernière de «suspendre» les expéditions de produits pétroliers vers le Mali voisin. Toutefois, les produits destinés à la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont exemptés de la suspension.
Le Niger suspend le transit du pétrole de son pays vers le Mali
Le texte annonce également une « suspension » des autorisations « déjà accordées » pour la fourniture de produits pétroliers au Mali qui ne sont pas destinés aux missions onusiennes. « Ce moratoire n’affectera pas les exportations de produits pétroliers raffinés, qui continuent d’être exportées du Niger vers le Mali », a déclaré le porte-parole du gouvernement nigérien, Tijani Idrissa Abdulquadri, dans un communiqué. La décision est intervenue trois jours avant que le Premier ministre malien, le colonel Abdoulaye Maïga attaque le président nigérian Mohamed Bazoum.
Sur la tribune des Nations unies, il a notamment accusé ce dernier de ne pas être un nigérien. Selon Tidjani Idrissa Abdoulkadri, le moratoire « n’a rien à voir » avec ces déclarations. « Il y a une coïncidence dangereuse et certains ont tenté de l’interpréter comme une sorte de représailles contre le peuple frère du Mali. Il n’y a pas de corrélation », a déclaré le ministre nigérien des Finances, Ahmat Zidudo.
Des pratiques dites « frauduleuses »
En août dernier, les douanes nigérianes ont délivré des autorisations à certaines entreprises pour expédier des produits pétroliers du Nigeria via le Niger, et ensuite vers certains pays voisins comme le Mali, selon un porte-parole du gouvernement nigérien. Cependant, il a déclaré que les entreprises étaient impliquées dans des « pratiques frauduleuses » en renvoyant involontairement leurs produits sur le marché nigérien « en franchise de droits ». Des sources douanières ont également cité des « raisons de sécurité ». Cependant, les cargaisons d’hydrocarbures destinées à la Minusma ont été « escortées jusqu’à la frontière au Mali », a affirmé la source. Au Niger et au Burkina Faso voisin, plusieurs sources font état de fréquents détournements d’hydrocarbures de camions par des groupes djihadistes.
Il y a quelques jours, les douaniers nigériens ont signé un protocole d’accord suspendant l’autorisation de transporter des produits pétroliers vers le Mali, à l’exception de ceux destinés à la MINUSMA. La même note indiquait que la mesure affecterait également les approbations déjà accordées, sans donner de raison.
Accusations portées contre le président nigérian Mohamed Bazoum.
Au Niger tout comme au Mali, de nombreuses voix se sont élevées dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Ces personnes décrient les différends diplomatiques auxquels le Niger et le Mali sont confrontés depuis des mois et les mesures prises par chaque partie prenante. Lors d’une conférence de presse animée à Paris en janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hashmi Mamadou, a accusé les autorités de transition maliennes de faire preuve d’un « faux patriotisme » face à la rupture avec la France. Dans un discours devant l’Assemblée générale des Nations unies dimanche, le Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, a accusé le président nigérien Mohamed Bazoum d’être un étranger prétendant être un citoyen du Niger.
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