Le dossier des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali n’est pas encore à son terme. Les discussions continuent entre les parties prenantes. Si la Côte d’Ivoire exige la libération de ces 46 soldats, le Mali prône une collaboration dans le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Quelle évolution pour le dossier des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali ?
L’arrestation des 49 soldats ivoiriens au Mali a fait couler beaucoup d’encre. A travers des médiations, notamment celle du Togo, trois d’entre eux ont été libérés. Depuis, toutes les organisations et institutions nationales aussi bien qu’internationales suivent de près ce dossier. Si peu d’entre elles ont choisi la voie de la discussion, d’autres exigent au Mali de libérer ces militaires. C’est le cas par exemple du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui, lors d’un entretien sur France 24, exigeait des autorités maliennes, la libération des 46 soldats détenus injustement selon lui.
Au Mali, le sentiment était tout autre. Pour les autorités maliennes, ces militaires ivoiriens sont des « mercenaires » dont le rôle était de déstabiliser leur pays. La Côte d’Ivoire a bien évidemment réagi et a fait appel à la CEDEAO pour le règlement de cette histoire. Cependant, le Mali estime qu’il s’agit d’un conflit entre deux pays et une « affaire bilatérale». Ainsi, ce sont les deux pays qui devront s’accorder pour régler ce différend. Il faut noter aussi que le Mali avait exigé la libération de ses détenus politiques en Côte d’Ivoire contre la libération des soldats ivoiriens.
Pour le moment, les choses avancent, le Mali reste ouvert aux discussions et collaborations concernant le dossier des 46 soldats.
La mission de Haut niveau de la Cedeao au Mali
Le 29 septembre passé, les présidents gambien et ghanéen, Adama Barrow et Nana Akufo Addo, ainsi que le ministre togolais des Affaires étrangères étaient à Bamako. Leur arrivée dans le pays était dans l’objectif de négocier la libération des soldats ivoiriens avec le régime d’Assimi Goïta. Si la réunion s’est tenue à l’aéroport, elle n’était que de très courte durée. La délégation était arrivée vers midi heure locale et s’en est allée en fin d’après-midi. Cependant, aucun membre de la délégation n’a voulu faire de déclaration avant leur départ.
Du côté du Mali, un haut responsable pouvait dire sous anonymat : « Les choses vont s’arranger par la volonté de Dieu (…) Nous n’allons pas les décevoir ». Une source proche de la délégation a aussi fait une remarque importante dans l’anonymat. Elle disait : « … Les Maliens ont été très compréhensifs ». En vue de cette déclaration, on peut conclure qu’il est possible que les soldats ivoiriens puissent sortir de leurs prisons dans quelques semaines ou quelques mois si Dieu le veut…
Le mali est disposé à collaborer avec ses partenaires selon ses règles
Le lundi 03 octobre 2022 au CICB (Centre international de conférences de Bamako), la session ordinaire du CNT (Conseil national de transition) a été ouverte en présence de plusieurs officiels. Le Colonel Malick Diaw, président du CNT a pris la parole devant le premier ministre par intérim pour se prononcer sur le dossier des 46 soldats ivoiriens. Dans son discours, il affirme que la MINUSMA a été contactée. Le 22 juillet, la MINUSMA confessait des « dysfonctionnements » au sein de son système, ce qui aurait pu provoquer ces incompréhensions.
Le président du CNT continue en disant : « cette obscure affaire qui continue de susciter beaucoup d’interrogations exige désormais de la MINUSMA, une plus grande clarté et une plus grande coordination avec les autorités maliennes dans la conduite de ses opérations, particulièrement les conditions de déploiement et de rotation des troupes onusiennes sur le territoire malien ainsi que la gestion des Elements Nationaux de Soutien ».
Il termine en disant que : « notre pays est toujours disposé au dialogue et ne demande qu’à collaborer dignement, en toute légalité, avec l’ensemble de ses partenaires dans le strict respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».

Sur son compte Twitter, le colonel Assi Goïta disait après le départ de la délégation de la CEDEAO : « J’ai accueilli les Présidents @NAkufoAddo du #Ghana et @BarrowPresident de la Gambie pour des échanges francs et sincères sur des questions d’intérêts régionaux. Attaché à sa souveraineté, le Mali reste ouvert au dialogue ».
La rédaction
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