Cela fait 62 ans aujourd’hui que le Mali a accédé à l’indépendance (22 septembre 1960-22 septembre 2022). Après toutes ces années, pourrait-on vraiment conclure que l’Etat malien à l’instar de ses nations sœurs du contient ont vraiment accédé à l’indépendance ? En ce jour solennel, l’Etat souverain du Mali célèbre sa fête de l’indépendance avec un invité important, le Président de la transition en Guinée. Quel bilan fait-on de la nation ?
Le Mali affirme pas à pas, sa souveraineté
Le 25 septembre 2021, le Premier ministre Choguel Kokala Maiga, déguisé en Modibo Keita, a donné le ton aux Nations unies. Dans son discours, il a cité ce qu’il a décrit comme les nouvelles aspirations du peuple malien : « Le nouveau Mali, c’est que nous puissions imposer un agenda, que nous imposions notre propre agenda, nos priorités. Nous n’accepterons pas ce que nous pouvons faire, que nous pouvons nous imposer des ordres », a déclaré Abdallah Diop, ministre des Affaires étrangères et des Affaires internationales, lors de la 3e réunion du Groupe d’accompagnement et de soutien à la transition au Mali. Ces déclarations incluent également les expulsions du représentant de la CEDEAO Hamidou Boly (25 octobre 2021), de l’ambassadeur de France au Mali Jol Meyer (31 janvier 2022) et du président de la Minusma Olivier Salgado (20 juillet)
De nouvelles stratégies doivent être mises en marche
Même si le Mali retrouve sa souveraineté au niveau politique, il lui reste encore un long chemin à parcourir au niveau de l’État-providence. Dans le seul district d’Ansongo, des sources locales rapportent qu’une centaine de civils ont été tués depuis début septembre. La situation est telle que le général El Haji Ag Gamou, dans un récent message vocal, a demandé aux habitants des zones touchées de quitter leurs villages reculés en direction de la grande ville pour leur sécurité. Au niveau sociétal, « les personnes responsables doivent pouvoir lutter contre la pauvreté. Les gens doivent pouvoir se déplacer dans leur pays, faire preuve d’indépendance et pouvoir manger à leur faim et étancher leur soif », explique-t-il.
Pour ce faire, nous devons trouver un nouveau paradigme pour atteindre la souveraineté alimentaire. Selon l’économiste Modibo Mao Makalo. « L’Afrique, 62 ans après l’indépendance, continue d’importer un tiers de la nourriture qu’elle consomme, mais possède 60 % des terres arables du monde, la population la plus jeune du monde et de nombreuses ressources en eau et en énergie hydroélectrique. Nous avons beaucoup de soleil et nous devons tirer parti de tout cela et moderniser notre système de production agricole afin que nous ne continuions pas à dépendre des précipitations 90% du temps », explique-t-il.
Une fête d’indépendance pas comme les autres
‘’L’histoire ne se répète pas, mais elle rime parfois’’, écrivait l’essayiste américain Mark Twain. Tout porte à croire que le Mali célèbre « plusieurs indépendances en une ». Le 05 septembre 1961, le dernier contingent quittait le Mali après la proclamation de l’indépendance par les pères fondateurs du Mali, le 22 septembre 1960. Le 15 août dernier, après neuf and d’intervention dans les régions maliennes, le dernier contingent français quittait définitivement le pays. Une histoire qui se répète, mais pas de la même manière. Pour cette année, la célébration prend une autre dimension. Pour Younouss Soumaré, Secrétaire général du Collectif pour la défense des militaires, « Ce 22 septembre est une journée de commémoration de ce passé glorieux retrouvé car exceptionnel dans sa restauration et le renforcement de la souveraineté, de la dignité, de la fierté, de l’honneur et surtout de l’unité nationale ».
En ce jour, le Mali célèbre 62 ans d’indépendance, mais aussi 62 ans de luttes pour l’atteinte de sa souveraineté qu’elle a acquise presque totalement. Si le chemin à parcourir par Assimi Goïta et son équipe est encore long, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils soient sur la bonne voie.
Longue vie à l’Etat souverain du Mali et bonne fête.
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