Le mardi 25 octobre, au 8e Forum international de Dakar, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a indiqué que les autorités maliennes sont prêtes à restaurer leurs relations avec la France si seulement celle-ci respecte sa « souveraineté » et ses « choix stratégiques ».
Le Mali veut des relations basées sur le respect de sa souveraineté
Présent au 8e Forum international de Dakar, le ministre des Affaires étrangères du Mali, M. Diop a affirmé l’Etat malien veut que sa souveraineté soit respectée : « le Mali a souhaité que notre souveraineté soit respectée, que nos choix stratégiques et nos choix de partenaires soient respectés, et que les intérêts vitaux des Maliens soient pris en compte ». Pour lui, si« ces éléments sont observés, le Mali n’a de problème à traiter avec aucun partenaire, y compris la France », a-t-il assuré en expliquant la dégradation des relations entre la France et le Mali. Il faut noter que la France était aux côtés du Mali depuis environ neuf ans dans la lutte contre les djihadistes sur son sol et au Sahel.
Dans une lettre adressée en août au Conseil de sécurité de l’ONU, le Mali répondait à la question sur ses accusations contre la France, dénonçant « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien malien par les forces françaises. Le ministre des Affaires étrangères continue par dire : « Le Mali n’est pas un enfant, nous sommes membres des Nations unies, nous connaissons les règles. Nous avons demandé une session spéciale pour pouvoir discuter de cette question ». « Ceux qui sont en face, de quoi ils ont peur ? Si on n’a pas de preuves, qu’on convoque la session », a lancé le chef de la diplomatie malienne.
Le Mali prend doit prendre ses responsabilités
En effet, dans la lettre envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU, M Diop affirmait que le Mali dispose de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ». La France a catégoriquement démenti ces accusations.
Le chef de la diplomatie malienne a continué son discours en disant : « Ce qui est important, c’est vraiment que nos partenaires viennent dans l’état d’esprit de travailler avec nous pour des solutions, ne viennent pas nous dicter des solutions ». Dans son discours devant le Forum de Dakar, M Diop a reconnu qu’il ne faut pas « jeter l’anathème sur les gens, nous avons notre propre responsabilité ». C’est dans cette optique qu’il disait aussi que : « Nous avons failli par rapport à l’intégration du continent, nous avons failli par rapport au renforcement de la coopération entre nous, nous avons failli par rapport à notre responsabilité pour assurer notre propre sécurité et je crois que nous ne pouvons pas faire assumer ça par d’autres ».
Au Mali et dans certains pays de la sous-région ouest-africaine, les relations entre l’ancien colon et ses colonies se dégradent. L’heure n’est plus au blâme, mais à la prise de responsabilités et au respect de la souveraineté des Etats. Le Mali est un pays souverain et a le droit de prendre ses décisions comme il l’entend. C’est ce que M Diop a laissé comprendre dans ses différentes interventions.
La rédaction
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