Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn, (JNIM) est une organisation terroriste se réclamant du djihad armé d’idéologie salafiste formée le 1er mars 2017 dans le Sahel. Il naît de la fusion d’Ansardine, d’AQMI dans le Sahel, de la Katiba de Macina et de la katiba Al-Mourabitoune. Cette organisation est l’auteur de l’embuscade de Gaskinde contre le convoi de ravitaillement de la ville de Djibo capitale de la province du Soum, dans la région du Sahel au Burkina Faso
Communiqué de revendication du JNIM

Cette frappe que nous qualifions de « frappe économique » avait pour objectif de provoquer un coup d’État au Burkina Faso.
« Allah le tout Puissant a Dit, (combattez-le, guettez-le) après : « je vais les humilier pour apaiser les cœurs des croyants pieux ».
Allah le tout puissant a raffermi les moudjahidine en leur donnant une victoire sur les mécréants militaires ainsi que leurs collaborateurs. Les militaires sortis de Ouagadougou en destination de Djibo avec des armes lourdes sont tombés dans la main des Moudjahidines qui les attendaient de pied ferme. Ces derniers ont créé une embuscade avec juste 119 combattants contre le convoi en provenance de Ouagadougou. Les Moudjahidine ont eu un premier affrontement avec les mécréants (militaires), et Allah a répandu la peur dans le cœur des infidèles qui n’ont pas hésité à fuir le combat.
En fuyant, les infidèles ont abandonné 65 morts sur le lieu du combat. 11 étaient morts sur place et ce sont les fouilles qui ont permis de découvrir les corps des 54 autres restants. Au total, 65 personnes sont mortes lors des combats. Dans le secteur, les frères en Islam ont compté au total 118 véhicules dans le convoi de nourritures parmi lesquels 90 ont brûlés en plus de deux véhicules de combats. Dans cette frappe économique, les moudjahidine sont sortis victorieux et n’ont enregistré aucune perte » peut-on lire dans ce communiqué écrit en arabe et relayer par l’organe de propagande de la coalition djihadiste dans la bande Sahélo-Saharienne
Une attaque qui a conduit au coup d’Etat du 30 septembre
Après cette frappe que le groupe terroriste a qualifiée d’« économique », la colère et l’incompréhension a envahi les rangs des militaires burkinabè. Cela a conduit les soldats mécontents sous les ordres du capitaine Ibrahim Traore à organiser un coup d’État contre le président de la transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA.
Après le coup d’Etat, le JNIM publie encore un message à l’endroit des militaires qui ont pris le pouvoir : « sachez que l’organisation des coups d’État à chaque fois n’est pas la solution à la crise. Dans les zones où les populations sont assiégées, seule une repentance peut les sauver. Pas les militaires ». A l’endroit du nouveau président, « si c’est la guerre qu’il veut, il aura la guerre nous sommes plus prêts ». Le communiqué enchaine et conclu par cette phrase « si vous voulez la paix cherchez-la par ses portes [les bons moyens] » ce qui constitue une porte ouverte aux négociations.
« En lisant ce communiqué, on comprend que le but ultime, affligeant, affreux et abominable de JNIM est de créer le trouble dans le pays. Cette fois-ci, ils semblent avoir réussi leur coup. Le pays a connu des moments de troubles, ce qui a conduit au putsch » nous dit un analyste Burkinabé membre de la société civile.
Quel bilan pour cette attaque contre le convoi de ravitaillement à destination de Djibo ?
« En ce jour 26/9/2022 un convoi de Ravitaillement quittant Ouagadougou pour Djibo a été la cible d’une attaque violente entre Namsiguia et Gaskinde dans la région du sahel vers 14h50 l’attaque a fait 70 morts selon les premiers secours, au moins 80 camions et véhicules militaires brûlés. Les blessés se comptent par centaines. Certains ont fui pour venir à Bourzanga d’autre ont été sauvé et évacués par hélicoptère de l’armée deux heures après », a rapporté un témoin des faits.
Selon le communiqué de l’Etat-Major Général Des Armées du Burkina Faso, le bilan a été lourd. Des opérations de ratissage et de recherches menées ont permis d’établir le bilan suivant à la suite de l’attaque contre le convoi de ravitaillement près de Gaskinde :
- 10 civils tués,
- 27 militaires tombés,
- 29 blessés sont 21 militaires, 07 civils et O1 VDP,
- 03 personnes toujours disparues et non retrouvées,
- Des dégâts matériels importants
Le lieutenant-colonel Damiba à Djibo le 29 septembre pour soutenir les soldats blessés et familles éplorées
Immédiatement après l’attaque contre le convoi de ravitaillement, le président de la République d’alors, le colonel Damiba s’est rendu sur les lieux. Le jeudi 29 septembre, 24 heures avant sa destitution, il s’est rendu à Djibo pour soutenir ses frères d’armes du 14ème Régiment interarmes (14è RIA) pour leur « remonter le moral ». C’est ce qui a été rendu public par la Direction de la Communication de la Présidence du Faso
Dans les locaux dudit Régiment, le président Damida a présenté ses vœux de prompte guérison aux blessés et ses condoléances aux familles éplorées. Ce n’est qu’ensuite le lieutenant-colonel Damiba a exprimé sa douleur et celle ressentie par la nation burkinabè à la suite d’une telle attaque.
Il a continué son discours en disant : « Je suis venu vous dire que la douleur que vous ressentez actuellement, nous la ressentons. La colère que vous ressentez actuellement, nous la ressentons parce que nous avons perdu des compagnons, nous avons perdu des personnes civiles également ». Il a invité les militaires de cette zone à se soutenir durant cette période douloureuse. Il a aussi promis traquer par tous les moyens, les acteurs de ce drame, mais hélas, il ne pourra pas le faire. Quelques heures plus tard, il fut remplacé par le capitaine Traoré Ibrahim à la suite d’un coup d’Etat.
Avant de terminer son discours, l’ancien Chef suprême de l’armée burkinabé a invité ses confrères à plus de vigilance. Ainsi, il pouvait affirmer : « Nous devons savoir que nous sommes espionnés de part et d’autre, dans nos déplacements et dans nos stationnements. Nous devons savoir également qu’il y a des gens qui sont en permanence dans des dynamiques de sabotage et nous devons comprendre aussi qu’il y a des gens qui sont dans des dynamiques de propagande subversive pour nous affecter, surtout au niveau des réseaux sociaux. Nous n’avons pas d’autres choix que de nous tenir debout, de donner le maximum de ce que nous pouvons donner pour le pays ».
La rédaction
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