Crise économique: le Ghana décide finalement de solliciter l’aide du FMI

Depuis plusieurs mois, la situation économique au Ghana inquiète la population. Entre la flambée des prix des produits alimentaires et carburants, la cherté de la vie ainsi que les manifestations dans le pays et les bagarres au sein du Parlement sans majorité le président devait agir. Le président Nana Akufo qui ne voulait pas se servir de l’aide financière extérieure pour développer son pays, a commencé des pourparlers avec le FMI pour sauver son pays.

2017 : le Ghana ne voulait pas d’une aide extérieure pour se développer

Après son ascension au pouvoir en 2017, Nana Akufo-Addo a montré le visage d’un africaniste pur. Il nourrissait l’idée de développer son pays grâce aux ressources internes. Les premières années de son mandat ont été marquées par cette idéologie fortement louée sur la toile. D’ailleurs, en juillet 2017, lors d’une visite à Paris, il a eu un discours célèbre qui a marqué tous les esprits africains. Il disait que les africains ne doivent plus croire à « l’histoire du Père Noël qui va venir développer le continent ». Il était le tenant farouche de cette propagande très bien reçue chez lui, « Ghana beyond aid », en français, le Ghana au-dessus de l’aide. Le rêve du président était de bâtir un Ghana sans avoir recours aux aides internationales. On pouvait le remarquer dans toutes les actions menées au sein du pays.

Ambition atteignable ? Eh bien, le Ghana a prouvé au fil des années sa constance dans sa croissance. D’ailleurs, il est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à avoir atteint l’objectif numéro 1 du millénaire pour le développement durable. Le taux de pauvreté qui était de 52% en 1992 est passé tour à tour à 28% en 2006 puis à 24% en 2013. Les progrès ont été fulgurants depuis les années 2000. Le pays s’est développé grâce à une économie basée sur les matières premières de toutes sortes telles que l’or, le manganèse, la bauxite, le café et le cacao, etc.

Le Ghana crie au secours : l’aide du FMI est requise

Le Ghana traverse une période difficile dans son économie. Le pays a entamé des pourparlers avec le FMI (Fonds monétaire international). Les prix des denrées ont augmenté considérablement à cause de la situation présente entre la Russie et l’Ukraine. Par exemple, les prix à la pompe ont drastiquement explosé, ce qui a créé la colère et le ras le bol auprès de la population.

Nana Akufo qui a ses débuts au pouvoir avait refusé de faire recours aux aides extérieures est en train de changer d’avis. Pour lui, il n’y a plus d’autres choix pour le moment, il s’agit de la meilleure solution à exploiter actuellement.

Il faut noter que la pandémie de Covid-19 ainsi que la guerre en Ukraine ont eu des conséquences négatives sur le continent africain, notamment en Afrique de l’ouest. Le Ghana a connu une inflation de 27% cette année, son niveau le plus haut depuis plusieurs décennies. En outre, le cedi ghanéen a perdu beaucoup de valeur est devenue l’une des monnaies les moins performantes de la sous-région. La monnaie a connu une baisse de 22,6% depuis le début de l’année. Alors que l’économie du pays a connu une croissance de 5,4% l’année passée, elle a connu une hausse de 3,3% cette année.

Un accord en cours

Le dernier contrat entre le FMI et le Ghana remonte au mandat du président John Dramani Mahama, prédécesseur de Nana Akufo. A l’époque, le Ghana avait bénéficié d’une aide sous forme de prêt de 918 millions de dollars, soit 744,4 millions d’euros. Le président ghanéen a instruit son ministre des Finances, Ken Ofori-Atta à commencer des « engagements formels » avec le FMI lors d’une discussion avec Kristalina Geogieva, la directrice générale du FMI. « L’engagement avec le FMI visera à fournir un soutien à la balance des paiements […] pour accélérer le redressement du Ghana face aux défis induits par la pandémie de Covid-19 et, récemment, par les crises en Russie et en Ukraine », a déclaré le ministre de l’Information Kojo Oppong Nkrumah dans un communiqué.

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