Burkina Faso : le capitaine Traoré Ibrahim est officiellement, le président de la nation

Le mercredi 05 octobre, le nouvel homme fort du pays dont on parle partout prend officiellement les commandes du pays. Après avoir renversé son prédécesseur lors d’un putsch le vendredi 30 septembre, le capitaine Ibrahim Traoré assure officiellement les fonctions du « président de la République ».

Le capitaine Traoré : président du Burkina Faso

Il y a quelques jours, tous les feux des projecteurs étaient braqués sur le Burkina Faso. Pour cause, un coup d’Etat inattendu a encore frappé le pays, huit mois après le plus récent. Cette fois-ci, il s’agit d’un jeune homme, moins gradé que son prédécesseur qui prend les commandes.  Le mercredi 05 octobre, le capitaine Traoré Ibrahim a été déclaré président du Burkina selon une déclaration intitulée : « Acte fondamental ». Ce dernier a été lu à la télévision nationale, suivie par des millions de citoyens.

Selon cet Acte fondamental, « Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration [MPSR] assure les fonctions de chef de l’Etat, chef suprême des forces armées nationales ». Cette déclaration vient compléter la Constitution du Burkina. La déclaration a été lue par le capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du MPSR, la junte au pouvoir. Il continue en disant que cette décision a été prise « en attendant l’adoption d’une charte de la transition ».

Le capitaine Ibrahim Traoré n’est là que pour expédier les affaires courantes de la Nation

Lors d’une interview qui lui a été accordée sur la radio RFI le lundi passé, deux jours après son putsch, il affirmait qu’il n’est là que pour expédier « affaires courantes ». Ceci, jusqu’à ce qu’un nouveau président de transition civil ou militaire soit désigné par des « Assises nationales ». Il s’agit d’une conférence qui va rassembler toutes les parties prenantes telles que les forces sociales, les forces politiques et les forces de la société civile. Les Assises nationales devront être organisées avant la fin de l’année, a-t-il affirmé.

L’Acte adopté mercredi précise qu’en « attendant la mise en place des organes de la transition », le MPSR « est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’État, du respect des traités et accords internationaux auxquels le Burkina Faso est partie ». La Constitution, suspendue après le putsch, a été rétablie et « s’applique à l’exception de ses dispositions contraires » à l’Acte fondamental.

Il faut noter que le capitaine Traoré a renversé le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui, lui-même est arrivé à la tête du pays grâce à un putsch en janvier 2022, lui permettant d’évincer le président Roch Marc Christian Kaboré.  

Le capitaine Traoré, le plus jeune chef d’Etat au monde face à une situation d’insécurité chez lui

Aujourd’hui, le président Traoré est le plus jeune chef d’Etat au monde. A seulement 34 ans, il occupe une position très particulière dans un contexte spécifique dans son pays. L’une des raisons pour lesquelles le capitaine Traoré a dû prendre le pouvoir, c’est que l’insécurité gagne de plus en plus de terrain dans le pays. Le Burkina a perdu 40% de ses terres au profit des djihadistes, des groupes armés rebelles et extrémistes. Lui-même capitaine, il a fait plusieurs patrouilles, touchant du doigt les conditions déplorables dans lesquelles son peuple vit. Son prédécesseur avait promis régler cette situation, mais force est de constater que sous son mandat les choses sont allées de mal en pis.

Le plus jeune président du monde actuel devra faire face aux groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe l’Etat islamique (EI). Les actions de ces derniers ont causé la mort de plusieurs, mais aussi le déplacement de milliers de citoyens. Espérons que le nouveau président burkinabè soit à la hauteur de sa tâche.

La rédaction

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