Sahel : après le Mali, le Burkina se prépare à se séparer de la France, à la recherche d’autres partenaires pour assurer la sécurité dans le pays contre les groupes armés djihadistes

Après le Mali, le Burkina Faso est le deuxième pays de l’Afrique de l’Ouest à menacer Paris de rompre le cordon ombilical avec lui. À Ouagadougou, le fait que les coups d’État se succèdent ne devrait pas être un problème pour les autorités françaises, qui ont toujours su s’accommoder des régimes militaires africains. Mais ce second coup d’État a fait venir au pouvoir, des militaires qui ont une vision des choses différentes.

Ibrahim Traoré annonce sa tournée

Dans son discours d’investiture, le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a parlé de se tourner vers « d’autres partenaires » qui pourraient aider efficacement le Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme. Il a ensuite reproché à la France de soutenir et de protéger son prédécesseur, le lieutenant-colonel Damiba. La tentative de rébellion du lieutenant-colonel Damiba est immédiatement imputée à la France, ce qui entraîne la mobilisation violente de jeunes munis de drapeaux russes.

De l’échec au succès

Au Burkina Faso, le second coup d’État a été le résultat d’une détérioration inexorable de la situation sécuritaire. Plus les pays impliqués dans la mission dans les Balkans devenaient instables, plus la présence militaire française était critiquée et rejetée.

Le Mali, le Burkina Faso et, dans une moindre mesure, le Niger sont plongés dans des conflits de plus en plus chaotiques. Au lieu de deux forces qui s’affrontent comme dans une guerre traditionnelle ou dans une guérilla, les acteurs en conflit sont nombreux (forces de sécurité, milices communautaires, groupes djihadistes, bandes armées, etc.). Les frontières entre djihadisme, banditisme et luttes inter-communautaires séculaires sont particulièrement floues.

Au Sahel, les insurrections terroristes et les revendications des attaques djihadistes, représentent une menace pour les gouvernements et les populations. L’intervention française, combinée à celle de la MINUSMA, n’ont pas connu une réussite dans le pays. Alors que ce conflit régional multidimensionnel s’intensifie, les forces de sécurité nationales perdent du terrain et la population en paie le prix fort. Les forces du Burkina Faso ne contrôlent actuellement que 60 % du territoire national, et celles du Mali probablement moins de 50 %.

Cet effondrement sécuritaire a entraîné une série de bouleversements au Mali et au Burkina Faso. Cela a entraîné non seulement la chute des dirigeants, mais aussi remis en question leur principal partenaire en matière de sécurité, la France.

La France à la croisée des chemins

Au Sahel et en Afrique francophone en général, la mission de Barkhane est perçue par l’opinion publique comme un stratagème de l’État français pour piller les ressources dans cette partie du monde.

En Afrique, les réseaux sociaux sont inondés d‘accusations les plus scandaleuses sur le comportement réel des troupes françaises au Sahel (exploitation minière, vol de bétail, voire soutien aux djihadistes). En France, la majorité de la classe politique ne veut toujours pas admettre que Barkhane est un perdant et que la France s’est engagée dans une guerre qu’elle ne peut pas gagner.

Les autorités françaises pratiquent l’art de l’esquive, mettant les manifestations de rejet et les décisions des autorités maliennes et burkinabés sur le compte des manipulations de Moscou.

Aujourd’hui, la plupart des pays africains, surtout dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest se tournent vers d’autres partenaires en termes de sécurité. Le premier en tête de liste est la Russie, ennemi juré des pays membres des forces de l’OTAN.

Que cache cette guerre entre ces puissances en Afrique ? Est-ce à dire que chacune d’entre elles veut avoir la mainmise sur les ressources du continent africain afin de mieux les piller ? Est-ce qu’elles ont à cœur les intérêts des africains ? Il est temps que les fils et filles du continent se réveillent pour sauver le berceau de l’humanité. Il faut que les dirigeants soient assez audacieux pour prendre des décisions qui favorisent les citoyens de leurs nations.

La rédaction

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