Après la mort de son père il y a plus d’un mois, Mahamat Idriss Déby Itno a pris la place de son père. Il devient le président du Conseil militaire de transitoire et président de la République pour une durée de 18 mois en vue de l’organisation des élections présidentielles et législatives. Cependant, les travaux du ‘’Dialogue national inclusif et souverain’’ (DNI) ont permis d’arriver à une conclusion qui ne fait pas l’unanimité dans le pays. La transition a été prolongée pour deux ans maximum et Mahamat Idriss Déby a la possibilité de se présenter aux scrutins prochains.
Déception nationale : Idriss Déby avait pourtant promis le changement
A son arrivée à la tête du pays après la mort de son père, Mahamat a fait des promesses à la nation. Il a promis être le chef de la transition jusqu’aux élections présidentielles où un civil pourrait prendre les rênes de la nation. Et pourtant, ce n’est plus le cas. La transition qui ne devrait durer que 18 mois, a été prolongée pour 24 mois de plus. Ce sont les conclusions que le comité ad hoc du DNI ont prononcé le samedi 1er octobre. Le Tchad reste aux commandes du militaire Idriss Déby fils qui a maintenant la possibilité de se présenter aux élections présidentielles prochaines.
Sans aucun doute, l’opposition n’est pas en accord avec cette décision. Elle crie à un coup d’Etat et au scandale. En réalité, cette décision du Dialogue National Inclusif a été prise par des centaines de délégués en l’absence de la majorité des parties prenantes de l’opposition et des organisations de la société civile. Les militaires au pouvoir ainsi que certains groupes rebelles qui participent aux discussions ont pris ces décisions par « consensus ».
A quand les élections libres et démocratiques au Tchad ?
Mahamat dirige le pays à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) avec 15 généraux. Dès sa prise de pouvoir, il s’est assuré de dissoudre l’assemblée générale et d’abroger la Constitution. Cependant, il avait promis d’organiser des élections « libres et transparentes » dans le pays après 18 mois de transition.
Il s’était aussi engagé auprès de la population tchadienne et de la communauté internationale à ne pas se présenter aux élections présidentielles. Aujourd’hui, la situation est toute autre. Il semblerait que rester au pouvoir est le propre des présidents africains. Faire des promesses qu’on ne tient pas devient la norme dans la plupart des nations africaines. Pour l’heure, les prochaines élections présidentielles seront organisées à partir de 2024. Espérons que d’ici là, la transition ne décide plus de prolonger ses jours au pouvoir et que des élections libres et transparentes soient véritablement organisées.
Des conflits intercommunautaires meurtriers au Tchad inquiètent la communauté internationale
Alors que le pays est plongé n’a pas fini de digéré les décisions du Dialogue National Inclusif, c’est au tour de la CTDDH de se prononcer. En effet, la CTDDH (Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme) est en alerte. Elle est terrifiée par l’ampleur des conflits intercommunautaires qui ont eu lieu à Koula Margni, village situé dans le département de Mangalmé.
Le vendredi 30 septembre, des conflits ont opposé les agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades du village de Koula. Au lendemain, les conflits ont gagné les villages autres villages du département. L’origine de ce conflit remonte aux 09 et 10 août passés à Djondjol (Mangalmé) et Saraf Doungouss (Bitchotchi) où des éleveurs nomades et des agriculteurs se sont battus à mort. Quelques jours plus atrd, une réconciliation a été organisée à Oum-hadjer, le chef-lieu du département du Bathat-Est.
La CTDDH déplore le laxisme avec lequel les autorités du Conseil de transition gèrent les conflits dans cette région du pays. Il faut noter que ces conflits ont déjà causé la mort de plusieurs personnes. De nombreux autres sont blessés et la liste des victimes ne cesse de croître. La CTDDH exige des autorités militaires, une prise de responsabilité en assurant la sécurité des personnes ainsi que de leurs biens. Elle exige aussi que les auteurs des crimes soient arrêtés et traduits en justice. Selon le secrétaire adjoint, Mahamat Ibrahim, la CTDDH demande aussi au gouvernement militaire actuel d’ouvrir des enquêtes en vue de déterminer la responsabilité des autorités locales dans ce dossier.
La rédaction
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