Au cours d’une interview exclusive sur BBC Pidgin, la première dame du Nigéria a présenté ses excuses aux Nigérians pour les performances de son mari, président de la République. En effet, elle estime que les Nigérians avaient de nombreuses attentes non comblées durant les deux mandats de son mari. Il faut noter que le président de la République ne se présentera pas aux prochaines élections, mais son parti APC (All Progressives Congress), sera représenté par une autre figure politique très connue.
Les Nigérians avaient des attentes non comblées
Selon la première dame, les Nigérians avaient de nombreuses attentes. Cependant, elles n’ont pas pu être comblées par le gouvernement actuel. « Les attentes à notre égard étaient trop élevées. La population attendait beaucoup de nous, et peut-être qu’après sept ans, nous n’avons pas répondu à leurs attentes. Seul Dieu sait ce qui se passe dans l’esprit de quelqu’un. En tant qu’être humain, vous ne pouvez pas dire que vous avez raison ou que nous avons fait ce que nous devions faire. Le gouvernement a vraiment fait de son mieux. L’administration a fait de son mieux, mais ce n’est peut-être pas encore le cas pour les autres. Seul Dieu le sait, donc nous devons nous excuser auprès d’eux, auprès des Nigérians ; si nous avons répondu à leurs attentes ou pas», a-t-elle affirmé.
La première dame du Nigéria a aussi tenu à souligner qu’elle ne connaissait pas tous les détails des affaires de l’Etat. Son bureau était comme une ONG qui travaillait dans le domaine de la santé et de l’éducation. « Je ne suis pas dans le gouvernement. Mon rôle est de les soutenir dans le domaine de la santé ou de l’éducation. Je ne rentre pas dans les détails de ce qu’ils font », a-t-elle ajouté.
Le parti APC, a-t-il une chance de remporter l’élection présidentielle ?
Lorsque le journaliste a posé la question à la première dame nigériane de savoir si l’APC va remporter les élections prochaines en 2023, elle a répondu : « Pourquoi posez-vous ce genre de question ? Bien sûr, nous allons continuer. Bien sûr, l’APC va gagner par la grâce de Dieu». Il est important de savoir que le nouveau candidat désigné par le parti pour succéder au président Buhari est Bola Ahmed Tinubu.
Aujourd’hui, il serait plus difficile à l’APC de remporter les élections au Nigéria. Entre 2015 et 2023, le bilan des deux mandats du président Buhari n’est pas trop satisfaisant. Et c’est peut-être la raison pour laquelle la première dame a tenu à faire cette sortie médiatique. La plupart des nigérians n’ont trouvé aucun motif de satisfaction concernant les deux mandats de l’APC. Pour preuve, la situation sécuritaire dans le pays s’est dégradée avec la montée en puissance du groupe armé rebelle djihadiste, les Boko Haram. Sur le plan économique, le pays n’a pas non plus connu des progrès considérables.
Il faut se rappeler que le président actuel, Muhammadu Buhari était un ancien général de l’armée. Il était au pouvoir en 1980 avant de revenir en 2015 avec de nouvelles ambitions. Pour accéder au pouvoir en 2015, il avait promis d’arrêter l’insécurité dans le delta du Niger, mais rien ne s’est produit durant ses deux ans de mandat. Certainement, le nouveau candidat de l’APC ne pourra exploiter aucun bilan positif pour se trouver une place dans le cœur des nigérians.
Vers des élections plus ouvertes, mais pleines d’incertitudes
Les campagnes présidentielles sont en cours au Nigéria depuis quelques mois maintenant et elles se termineront le 25 février 2023. Au total, 18 candidats sont en course pour prétendre au fauteuil présidentiel. Dans un contexte de crises économiques et sécuritaires de plus en plus dégradantes dans le pays, le futur président doit être une personne qui apporte de l’espoir. Le futur homme fort du pays doit être celui qui délivre le Nigéria de sa situation actuelle.
Tout de même, deux partis sont en tête depuis le début des campagnes. Il s’agit de l’APC et du PDP. Selon le chercheur à l’Institut français des relations internationales, Benjamin Augé, le Nigéria serait en route vers des élections plus ouvertes.
La situation actuelle au Nigéria est très complexe. Selon certains analystes, il pourrait y avoir peu d’électeurs l’année prochaine. Les citoyens sont fatigués de politiciens qui ne proposent aucune solution. Un nouveau parti politique dirigé par Peter Obi, the Labour Party a fait son entrée dans le cœur des populations.
Qui de ces 18 candidats arrivera à s’asseoir sur le fauteuil présidentiel nigérian ? Les urnes le diront en 2023.
La rédaction
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