Côte d’Ivoire : la filière du cacao est dynamisée avec le lancement d’une usine de transformation d’une valeur de plus de 108 millions de dollars,  à San Pedro

En Côte d’Ivoire, la filière cacao pèse lourd dans la balance du PIB. Elle fait partie des principaux contributeurs au PIB national. Dans une dynamique de croissance économique sur une projection de 6,8%, le pays dont la production en cacao domine le commerce des fèves brutes décide de miser sur le secteur privé. C’est dans cette optique que l’exécutif a annoncé la construction d’une usine de transformation locale d’une valeur de plus de 100 millions de dollars.

Lancement des travaux

Le jeudi 20 octobre dernier, le premier ministre Patrick Achi a lancé officiellement, les travaux de construction d’une unité de transformation de cacao dans la ville de San Pedro, au sud-ouest du pays. L’usine s’étendra sur un site de 9 hectares et la valeur de l’investissement est portée à hauteur de 73 milliards de FCFA soit 108 millions de dollars. C’est le groupe financier et industriel ivoirien Atlantic Group SA qui se chargera de la construction des locaux de cette usine.

L’installation sera achevée dans 2 ans, soit 24 mois et aura une capacité de traitement de plus de 64000 tonnes de fèves par an, et une possibilité d’extension à 100000 tonnes. Dès qu’elle sera construite, l’usine sera capable de faire le nettoyage, le séchage, le broyage et la torréfaction, ou encore le pressage de liqueur de cacao.

Grâce à cette initiative, plus de 1700 emplois directs et indirects pourront être créés dans le pays. Cette usine s’inscrit dans les démarches de l’exécutif, visant à stimuler la transformation du cacao dans le pays. Il est important de remarquer que plusieurs pays africains tels que la Côte d’Ivoire et le Ghana font partie des grands exportateurs de cacao. Seulement, les prix de vente sur le marché international ne sont pas satisfaisants.

C’est une nouvelle ère pour le pays de la sous-région de se lancer dans la transformation du cacao, mais aussi dans la production des produits dérivés du cacao. L’ambition du pays est d’assurer la totalité de la transformation de sa production annuelle de cacao qui tourne autour de 2 millions de tonnes par an, d’ici 2030. Cependant, sur le court terme, les autorités ivoiriennes tablent sur une capacité de broyage de 1 million de tonnes de fèves d’ici 2023.

Un pays en plein développement économique

La Côte d’Ivoire est dans l’optique de renforcer sa résilience économique lorsqu’on prend en compte les effets négatifs de la crise de Covid-19 et ceux de la guerre russo-ukrainienne. C’est dans cette optique que la ministre du Plan et du développement Kaba Nialé a annoncé à l’occasion de la 3e édition du Sommet Finance en commun à Abidjan, un élan de la croissance économique du pays qui est ressortie en 2021 à 7,4% au regard de tous les agrégats.

Pour cette année 2022, les autorités ivoiriennes projettent une croissance économique de 6,8%. Pour la ministre, « il importe de noter que la Côte d’Ivoire a été soutenue dans ses efforts par ses partenaires au développement, dont le Groupe de la BAD qui a apporté un concours de 49,12 milliards F CFA pour soutenir notre Plan de riposte économique et sanitaire contre la Covid-19 ».

Mme la ministre, Kaba Nialé a aussi ajouté que la Banque européenne d’investissement (CEI), en plus de l’Union européenne (UE) et de l’Allemagne, formant la « Team Europe », ont procédé à la signature de nombreux contrats de financement et d’accords avec le gouvernement ivoirien. Au total, 100 milliards de FCFA ont été accordés à la Côte d’Ivoire en septembre 2021, ce qui a permis de renforcer le système de santé et de solidarité du pays.

Dans sa perspective de croissance, le gouvernement ivoirien mise spécialement sur le secteur privé. C’est pour cette raison qu’il a lancé le programme PEPITE, le 5 octobre 2022. Ce programme vise à faire des PME, des champions nationaux. Considéré comme le programme phare de la « Vision Côte d’Ivoire 2030 », il permettra de recruter au moins 150 entreprises par an sur les 10 prochaines années.

 « Aujourd’hui, avec la crise russo-ukrainienne, l’économie mondiale est confrontée à des pressions inflationnistes sans précédents, des risques de surendettement élevés, un resserrement des conditions financières mondiales, des fragmentations géopolitiques, et tout ceci dans un contexte de dérèglement climatique », la ministre a observé. Dans le but d’atteindre ses objectifs, le gouvernement ivoirien a adopté un budget de 11494,4 milliards de F CFA pour l’année 2023, un budget qui s’équilibre en ressources et en charges. Ce sera une croissance de 18,1% par rapport au budget originel de 2022, et une croissance de 8,9% en tenant compte du budget de 2022 révisé.

La rédaction

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