Au Kenya, le gouvernement est préoccupé par la baisse de fréquentation des écoles dans le nord du pays. En réalité, la crise économique par laquelle passe le pays empêche les écoles de fournir au moins un repas par jour aux élèves. Secoué par la sécheresse depuis plusieurs mois, des millions de personnes ont plongé dans l’insécurité alimentaire. Conséquence, seulement 10% des élèves sont revenus en cours après les vacances.
Inflation économique dans le pays : coût de vie élevé, la population se plaint
L’inflation économique a atteint 9,2% en septembre selon le bureau des statistiques kényans contre 8,5% en août. En Octobre, cette inflation a presqu’atteint les 10%. Depuis plusieurs mois, elle continue de grimper pour atteindre son plus haut niveau depuis cinq ans. Cette inflation est due à la croissance des prix des denrées alimentaires, du carburant, du gaz et de l’électricité. Les conflits entre russes et ukrainiens, ainsi que la sécheresse sont les principales causes de cette situation économique alarmante.
La cherté de la vie empêche les citoyens de se nourrir correctement et de vivre décemment. Mary, un citoyen affirme que « le coût de la vie a vraiment augmenté… Que ce soit le carburant, le gaz ou les denrées alimentaires, comme la farine ou le sucre pour n’en citer que quelques-uns. Mon propriétaire a même augmenté mon loyer. Alors que mon salaire lui n’a pas changé, c’est difficile d’avoir assez d’argent pour tout payer ».
Un autre citoyen du nom d’Ali Ahmed, ancien habitué du marché de Toi à Nairobi affirmait : « Auparavant avec 8 euros environ je pouvais acheter tout ce dont j’avais besoin au marché, désormais ce n’est plus le cas. Tout a augmenté. Alors je ne prends plus de fruits, je n’achète que l’essentiel ». Devant son stand de légumes, David Kioko se plaint en disant : « Ce coût élevé du transport fait monter les prix. Mes tomates, mes choux… Je les achète très cher mais je ne peux pas augmenter le prix de vente pour compenser car les clients se plaignent déjà que tout est trop coûteux. Les gens souffrent, ils n’ont pas d’argent. C’est mauvais pour le commerce. »
Les écoles menacées au Kenya
La rentrée scolaire 2022-2023 n’est pas de celles qui sont les plus satisfaisantes au Kenya. Les élèves ont manqué à l’appel comme à l’accoutumée. Dans un pays où la sécheresse ne cesse de sévir, bon nombre de la population est plongée dans l’insécurité alimentaire. La presse du pays, le quotidien ‘’The Nation’’ s’inquiète de « l’absentéisme des écoliers à cause de la faim ».
En réalité, dans la plupart des écoles situées dans le nord du pays, seulement 10% des élèves sont revenus après les vacances. La raison est qu’ils n’ont pas de quoi manger. En effet, les écoles offraient au moins un repas par jour aux élèves pendant l’année scolaire, ce qui n’est plus possible à cause de la situation actuelle. Si l’école était l’endroit où ces enfants pouvaient trouver à manger et que maintenant, les écoles ne peuvent plus les nourrir, il n’en demeure pas moins vrai qu’elles soient désertes
Absences de pluies dans la région : insécurité alimentaire
L’une des raisons pour lesquelles la situation est si dramatique dans le pays, c’est qu’il y a eu un manque de pluies ces derniers mois. La sécheresse a gagné du terrain. En conséquence, les cultures sont asséchées et le bétail meurt. Les écoles n’ont plus d’aliments pour nourrir les élèves. Même les paysans et cultivateurs n’ont pas de quoi nourrir leurs familles. Selon une explication du quotidien national, « Une école qui ne nourrit plus, ce sont des centaines d’enfants qui disparaissent ». La même source explique que certaines fois, les élèves doivent marcher plus de 30 kilomètres avant de trouver de l’eau.
Les ONG du pays estiment que plus de 40 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans le pays. En plus, des dizaines d’écoles sont sur le point de fermer leurs portes par manque d’élèves. Les enseignants de leurs côtés, implorent et pressent le gouvernement à mettre en place un programme alimentaire d’urgence. Cela permettra aux élèves de retourner dans les écoles, mais aussi d’avoir de quoi manger au moins une fois par jour.
Nouvellement élu il y a quelques semaines, le président William Ruto qui avait promis baisser le coût de vie de la population est confronté à une situation plus difficile que ce qu’il pense. Son équipe et lui doivent trouver les bonnes stratégies pour sortir le pays de cette crise alimentaire, mais aussi trouver des moyens efficaces pour renvoyer les élèves dans les écoles.
La rédaction
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