C’est officiel, le capitaine Ibrahim Traoré qui a pris le pouvoir après le putsch du 30 septembre dernier, est devenu le président par intérim du Burkina Faso. Dans son discours d’investiture, il a parlé avec le cœur ouvert, tout en faisant des promesses au peuple du pays des hommes intègres.
L’investiture est prévue par la charte
Il y a quelques jours, le Conseil constitutionnel a pris « acte de la démission » du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un putsch en janvier et lui-même renversé le 30 septembre par le capitaine Traoré. Le Conseil a également constaté « officiellement la vacance de la présence » et a ajouté que le capitaine Ibrahim Traoré a été désigné comme « président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des forces armées nationales » par des assises nationales rassemblant les forces vives du pays, les 14 et 15 octobre derniers.
C’est à la suite de ces mots que le Conseil a aussi affirmé que : « L’audience solennelle de prestation de serment de monsieur Ibrahim Traoré (…) en qualité de président de la transition est fixée au vendredi 21 octobre à 10h00 (locales et GMT) dans la salle d’audience du Conseil constitutionnel ». Cette investiture est prévue par la charte de la transition adoptée par les assises nationales ayant désigné à l’unanimité le capitaine Traoré, président de ladite transition.
Un mandat qui doit prendre fin en juillet 2024
Cette investiture était prévue par la charte de la transition adoptée la semaine dernière par les assises nationales des 14 et 15 octobre, rassemblant les forces vives du pays, ayant désigné à l’unanimité le capitaine Traoré, « président de la transition, chef de l’État, chef suprême des forces armées nationales ».
L’article 4 de la charte souligne que « le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle » prévue en 2024. Il stipule aussi qu’il « n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition ». L’article 4 de cette charte souligne aussi que « le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle », scrutin prévu en juillet 2024.
Que retenir du discours du Capitaine Ibrahim Traoré lors de son investiture
D’entrée, il faut savoir que l’audience s’est tenue devant les représentants des corps constitués, de l’armée, et des « forces vives » du pays. Aucun représentant étranger n’a assisté à la cérémonie de prestation de serment. L’accès au Conseil était filtré par un important dispositif des forces de sécurité autour du siège de l’institution à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.
Après avoir salué les distingués invités dans la plénière, le capitaine Ibrahim Traoré a pris le temps de rappeler les circonstances dans lesquelles « la crise du 30 septembre est survenue ». Il a rappelé que c’est la « situation sécuritaire et humanitaire dégradante » dans laquelle vivait la nation qui a poussé ces militaires à « poser des actes anticonstitutionnels pour redresser et donner vie à cette nation ». Dans son discours, il a continué par indiquer que « nous avons décidé en toute âme et conscience devant l’histoire, d’assumer notre révolte. Cette révolte est celle de plusieurs personnes dont les milliers de personnes déplacées, mais aussi des soldats qui assurent la sécurité du pays ».
Il a rappelé que le pays fait face à une armée qu’elle doit combattre. Cette révolte vise à assurer la paix et la sécurité des citoyens de la nation, mais aussi de tous les burkinabè de l’extérieur. Le capitaine Ibrahim Traoré a ensuite présenté ses condoléances aux familles éplorées et victimes des événements du 30 septembre et des 1er et 2 octobre derniers.
Le président Ibrahim Traoré a indiqué que : « le contexte dans lequel est notre nation est assez difficile à décrire, l’existence même de la nation est en péril. Sur ce peuple combattant du Burkina Faso, nous sommes confrontés donc à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent. Je souhaiterais que chacun prenne conscience de cette situation et que nous puissions sortir de là grandis et plus soudés Au-delà du fait qu’une grande partie du territoire échappe à notre contrôle, donc de milliers de nos concitoyens se retrouvent donc réfugiés dans leur propre pays, ce que nous avons longtemps appelé les PDI (personnes déplacées internes) ».
Il a continué son discours en mentionnant ses objectifs qui sont :
- la reconquête du territoire national occupée par ces hordes de terroristes
- donner un souffle de vie nouveau à tous ces compatriotes affligés par ces conflits
- envisager un développement endogène en ne comptant que sur nous-mêmes et en essayant de repenser profondément notre agriculture, notre élevage, notre technologie et en interrogeant les socles de nos aspirations à la prospérité.
Il a aussi tenu à rassurer que son gouvernement et lui tiendront « tous les engagements pris devant tous nos partenaires et amis du Burkina Faso ». C’est ensuite qu’il a affirmé qu’ « aucun sacrifice ne sera de trop pour sortir ce pays de la situation dans laquelle il se trouve. Notre engagement c’est pour un retour de la paix et notre boussole sera toujours ce peuple, c’est ce qui va nous guider tout le long de ces 21 mois ».
Le Président du Conseil constitutionnel disait au Capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président de la nation, qu’« Il ne suffit pas de prendre le pouvoir. Encore faut-il pouvoir l’assumer pleinement et bien, au service du peuple burkinabè qui n’a que trop souffert. Faites en sorte que le peuple vous soit reconnaissant ».
Le président a affirmé qu’il sera « engagé dans les différents fronts pour la libération totale » de la nation dont plus de 40% est occupée par les terroristes.
La rédaction
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