Ghana : une restructuration de la dette intérieure pour faire face aux besoins urgents

Le ministre des Finances, Kenneth Ofori-Atta a proposé un plan qui permettra au Ghana d’échanger sa dette actuelle estimée à 9,7 milliards de dollars contre quatre nouvelles obligations entre 2027 et 2037. Cette stratégie permettra au pays de répondre aux besoins les plus urgents et de résoudre la crise économique par laquelle il passe.

Une restructuration qui permettrait de stabiliser l’économie

Le Ghana est à la recherche d’un prêt de 3 milliards de dollars, lui permettant de faire face à l’inflation record de 37%, mais aussi à l’effondrement de sa monnaie, le Cedi. Dans son intervention dimanche, le ministre des Finances a déclaré que les institutions financières et les banques reconnues par le gouvernement sont celles qui détiennent une grande partie de la dette des gouvernements locaux. Tout de même, il a mentionné que les organismes de réglementation de la banque centrale les aideraient à réduire l’impact de ces derniers. « L’annonce d’aujourd’hui est une mesure politique majeure que le gouvernement prend à court terme pour rétablir la stabilité macroéconomique, assurer la viabilité de la dette et remettre l’économie sur les rails afin de créer et de protéger des emplois, de fournir et d’améliorer les revenus, de favoriser une croissance forte et inclusive tirée par les exportations et de redonner espoir au peuple ghanéen » a-t-il assuré.

En effet, le Ghana fait partie des principaux producteurs de cacao et d’or dans le monde. Il possède aussi des réserves de gaz et de pétrole. Cependant, le remboursement de sa dette absorbe ses revenus, ce qui crée une pression sur les dépenses publiques d’autant plus que 70% de ses recettes fiscales y sont dédiées. Pour le ministre des finances, « il s’agit d’une exigence essentielle pour permettre à l’économie ghanéenne de se remettre aussi vite que possible de cette crise. Il s’agit également d’une condition essentielle pour obtenir le soutien du FMI. L’alternative serait une crise économique bien pire, avec une fermeture prolongée des marchés internationaux, notamment des biens et services importés, et une instabilité économique intérieure supplémentaire, tant pour l’économie réelle que pour le secteur financier ». Le ministre a assuré que ce plan de restructuration ainsi que le prêt du FMI permettraient de stabiliser l’économie du pays et réduire le taux d’inflation dans le pays.

Pour rappel, l’économie ghanéenne se porte mal

Dans ce pays d’Afrique de l’ouest autrefois prospère, la situation économique est très mauvaise. En plus de la flambée des prix des produits de base, les citoyens n’arrivent plus à manger au moins 3 repas par jour. Dans les marchés, les prix des fruits ont fortement augmenté. Même le prix de l’essence a fortement augmenté. Il y a quelques jours, les commerçants de pièces détachées avaient fait une grève pour exprimer leur colère face à cette situation.

En plus, l’éducation est en mauvaise passe dans le pays. Les « 3 milliards de dollars attendus du FMI font craindre une cure d’austérité », Africanews. Un étudiant ghanéen du nom de Carlos Adams souligne dans cette optique que le « système éducatif a été mis à terre ». Il continue en disant « notre économie est dans un fossé. Vous ne pouvez pas acheter un gallon d’essence. On ne peut pas acheter un sac de maïs, manger trois repas complets, c’est un problème maintenant. Les plus forts survivent, et ce n’est pas pour cela que nous avons voté pour lui ».

C’est dans cette optique que le président avait diffusé il y a quelques semaines, un discours dans lequel il a supplié les Ghanéens d’accepter sa décision de changer de position et de demander un prêt au FMI. Il était sous la pression de ses propres législateurs pour évincer le ministre des Finances de son poste.

 « Je n’exagère pas quand je dis que nous sommes en crise », a-t-il déclaré dans son discours. ‘’Je nous invite tous à en tenir compte lorsque nous envisageons de nous adresser au Fonds monétaire international. Nous avons fait appel à ce fonds pour redresser nos finances publiques à court terme. » M. Akufo-Addo a déclaré qu’ils espéraient parvenir à un accord d’ici la fin de l’année. Le FMI a entamé des discussions avec le Ghana en vue d’un règlement.

La rédaction

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