Ghana : la situation économique est très alarmante, les prix ont augmenté de 37%

Alors que la monnaie locale ghanéenne, le cedis a vraiment chuté par rapport au dollar américain, l’inflation est de 37% dans le pays. La vie est devenue de plus en plus chère dans le pays et la population n’en peut plus. Les commerçants sont en grève et la plupart des acteurs du secteur privé critiquent le président pour avoir demandé de l’aide au FMI, une chose qu’il avait promis ne pas faire.

Les boutiques sont fermées à Accra

Le mercredi 19 octobre 2022, les commerçants de la ville d’Accra ont fermé leurs boutiques. Ceci s’est produit dans le cadre d’une grève de trois jours visant à protester contre la hausse des prix des denrées alimentaires et du coût de la vie. Depuis que le conflit russo-ukrainien a commencé, bon nombre de pays africains ont commencé à ressentir les effets de cette crise. Dans le quartier des affaires et de ventes de pièces détachées de véhicules, généralement paralysé par les embouteillages, les rues sont presque mortes.

Seuls les vendeurs ambulants de nourriture sont visibles dans les rues. Les commerçants ont fermé leurs boutiques. Ils ne vendent plus parce que la vie est devenue très difficile pour les citoyens. Accablé par une dette très lourde, le Ghana a enregistré septembre dernier, une inflation historique de 37%. Au même moment, le cedis qui est la monnaie locale s’est effondrée par rapport au dollar.

Au Ghana, les commerçants de la capitale ont fermé boutique depuis mercredi et ce pour trois jours. Ils protestent contre la flambée du coût de la vie aggravée par l’invasion russe en Ukraine. La monnaie locale, le cedi, a perdu de la valeur face au dollar qui en a pris – Video Vox Africa

Suite à cette situation, les commerçants ont décidé de faire une grève afin de manifester leur mécontentement. Le président de la république est fortement critiqué pour sa mauvaise gestion économique du pays. Les citoyens le critiquent pour avoir commencé des discussions avec le FMI (Fonds Monétaire International) pour aider le pays. En effet, au début de son mandat, il était l’avocat d’un « Ghana sans aide ». Aujourd’hui, il demande un prêt de 3 milliards de dollars pour faire face à la situation économique qui prévaut dans son pays. Cette décision a fait naître la peur dans le pays, du fait que le gouvernement peut être amené à prendre et à imposer des mesures d’austérité qui vont accabler la population, d’autant plus que la vie est déjà très dure en ce moment.

Le président de la république : une déception pour la population

Lors d’une interview par l’AFP, Mr Kwesi Amoah, vendeur de pièces détachées à Abossey Okai dans la banlieue d’Accra, a expliqué que les commerçants n’émettent plus de factures. La raison est que les prix ont fortement augmenté dans le pays. Il continue par se lamenter en disant : « Nous comprenons que les temps sont durs pour tout le monde, mais nos voisins en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso ne souffrent pas comme nous ». Un autre commerçant du nom de Doris Andoh, âgé de 37 ans, se lamentait au micro de l’AFP disant : « M. Akufo-Addo nous déçoit. On a voté pour un changement et un meilleur mode de vieJ’ai quatre enfants et à l’heure où on parle, deux sont à la maison parce que je ne peux pas payer leurs frais de scolarité. »

Une grève pour attirer l’attention du gouvernement

Le GUTA, syndicat des commerçants du Ghana a déclaré que la fermeture des commerces dans le pays était un appel à l’aide à l’endroit du gouvernement.  Pour les dirigeants de ce syndicat, il s’agit d’un moyen pour les commerçants d’exprimer leur frustration. Le président du syndicat, Joseph Obeng, déclarait : « Il est évident que nous ne pouvons plus supporter cette situation plus longtemps ». Le Conseil d’Etat, un organe consultatif du chef de l’Etat mandaté par la Constitution, a tenté de convaincre les commerçants d’annuler la grève, en vain. Le gouvernement n’a fait aucun commentaire.

Il faut aussi savoir que la Banque centrale du Ghana a augmenté son principal taux directeur de 10 points de pourcentage en 2022, ce qui le porte à 24,5%. Cette augmentation a été faite dans le but de tenter de maîtriser la croissance des prix dans le pays. Malheureusement, cette décision n’a fait qu’empirer les choses. Les coûts d’emprunt ont fortement augmenté pour les commerçants.

Aujourd’hui, les citoyens ghanéens sont au bout. L’inflation est à son paroxysme. Le gouvernement ne ménage aucun effort pour gérer la situation. Nous espérons que tout rentrera bientôt dans l’ordre.

La rédaction

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