John Jerry Rowlings, ancien président ghanéen

L’ancien président ghanéenvest mort ce jeudi 12 novembre dans la matinée à Accra. John Jerry Rowlings est décédé à l’âge de 73 ans à l’hôpital universitaire korle-Bu d’Acrra où il avait été admis il y a de cela une semaine, selon plusieurs médias ghanéens. Il avait dirigé le Ghana de 1981 à 2001.

Né à Accra le 22 juin 1947 d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, Jerry Rawlings est l’unique enfant de sa mère. Très tôt, il se fera remarquer pour son franc-parler et son envie de révolte.
Jeune homme brillant, il s’engage dans l’armée de l’air et obtient en quelques années le grade de flight lieutenant, l’équivalent du rang de capitaine dans l’armée de terre.

L’homme aux coups d’État.

En mai 1979, il fera son premier coup d’État militaire et cela fut un échec. Il sera arrêté et traduit devant une cour martiale, juridiction devant laquelle il choisit de se défendre seul et libéré quelques semaines plus tard par un groupe d’officiers qui rêvent d’en finir avec une hiérarchie qu’ils estiment corrompu.

Au mois de juin suivant, avec son groupe d’officiers, ils renversent pour de bon le régime Fred Akuffo.
Jerry Rawlings est porté à la tête du pays et s’engage à rendre rapidement le pouvoir aux civils. Une promesse qu’il va tenir car des élections générales sont organisées et trois mois plus tard, Rawlings cède le pouvoir au nouveau président démocratiquement élu Hilla Limann.

À peine trente ans, Jerry est déjà très populaire au Ghana.
Jerry Rawlings ne restera pas longtemps dans l’ombre.
Mécontent du pouvoir civil, qu’il estime corrompu, il reprend le contrôle du pays le 31 décembre 1981 par un nouveau coup d’État qui renverse le régime de Limann. Il prend la direction du Conseil Provisoire de la Défense et s’installe durablement au pouvoir.
En 1992, Rawlings démissionne de l’armée, instaure le multipartisme et fonde le Congrès démocratique national.
Il engage le pays un processus de démocratisation. Il ne se réclame ni du marxisme ni du capitalisme, mais, confronté à une crise économique, il applique à partir de 1983 une politique économique libérale, répondant aux souhaits du Fonds monétaire international et de la banque mondiale.

Au Ghana, en 1989, Rawlings s’est formellement prononcé contre l’excision et les autres types de pratiques traditionnelles néfastes.

Il est élu président le 7 décembre 1992 et prend ses fonctions le 7 janvier 1993. La IVe République du Ghana est proclamée. Le 7 décembre 1996, il est réélu à la présidence de la République du Ghana. Il entame son second mandat le 7 janvier 1997.

Après deux mandats, la limite prévue par la constitution ghanéene, Rawlings entérine la candidature de son vice-président, John Atta Mills, à la présidence en 2000, au nom de son parti. Mais le 7 décembre 2000, c’est le candidat de l’opposition, du nouveau Parti patriotique ( NPP), John Kufuor, qui est élu président.

L’alternance est Pacifique, Rawlings passé à son tour dans l’opposition.
Le 28 décembre 2008, le candidat du congrès démocratique national John Atta Mills est cette fois élu président, marquant une nouvelle alternance politique. Encore une fois, cette alternance est Pacifique.

L’héritage de Jerry Rawlings à la tête du Ghana est immense. Il a mis en place les bases de la démocratie, de la stabilité politique et de la croissance économique du Ghana.

Yacouba Sangaré

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