Burkina Faso : Evgueni Prigojine, le fondateur de Wagner apporte son soutien au capitaine Ibrahim Traoré, mais Washington met en garde Ouagadougou contre une union avec la Russie

Quelques heures après le coup d’Etat au Burkina, la population est sortie en masse, fêter et célébrer le départ de l’homme qui lui aussi était putschiste. Si l’euphorie était à son zénith dans la foule, on pouvait aussi voir des drapeaux russes flotter dans la foule qui exprimait son ras le bol à la France. Le fondateur du groupe de mercenaires russes Wagner n’a pas attendu avant d’apporter son soutien et son appréciation au colonel Touré Ibrahim.

La Russie gagne-t-elle du terrain au Burkina ?

Il semblerait que le Kremlin gagne du terrain de manière stratégique en Afrique subsaharienne. Si les forces russes sont déjà présentes dans la plupart des pays du Sahel, il n’en demeure pas moins vrai qu’elles ne soient pas aussi très appréciées au Burkina. Dans un message posté sur Telegram, Mr Prigojine disait : « Je salue et soutiens le capitaine Ibrahim Traoré. […] Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris le pouvoir dans le pays, sous l’égide de la lutte pour la liberté et la justice. Cependant, il n’a pas su se montrer à la hauteur de la confiance des jeunes officiers, qui ont finalement suivi le capitaine Ibrahim Traoré ». Est-ce un message très apprécié à Ouagadougou ?

Pour l’heure, il n’y a aucune information qui atteste que le Burkina veut travailler uniquement avec la Russie. Dans son discours à la nation, le président Ibrahim Traoré a affirmé qu’il y a de la place pour tous les partenaires. En effet, sa priorité reste la sécurité du pays et l’éradication des djihadistes qui semblent avoir gagné du terrain. Tout de même, l’enthousiasme du président du groupe Wagner ne passe pas inaperçu. Il est facile de remarquer qu’il trouve là une opportunité en or d’envoyer ses hommes dans le pays des hommes intègres et de diriger une partie des opérations sur le terrain.

Le président burkinabè travaillera-t-il avec les mercenaires du groupe Wagner ?

Tout le monde connaît cette armée secrète travaillant au profit de la Russie, même si personne n’ose l’accepter. Si le politologue et oligarque russe Prigjine a rapidement envoyé son soutien au colonel Traoré, cela pourrait cacher quelque chose. Cependant, le nouveau dirigeant du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) devra travailler en étroite collaboration avec le peuple et les forces vives du pays afin de prendre une quelconque décision.

Depuis plusieurs années, le groupe Wagner accroît sa présence sur le continent. Il s’intéresse aux pays dont les gouvernements accepteront ses services. Entre autres, Wagner accompagne les pays dans la gestion médiatique, leur apporte des armes, des équipements de toutes sortes, l’influence politique. Et en retour, il ne se lasse pas d’extraire les ressources minières et naturelles des pays dans lesquels il se trouve. L’influence de Wagner est déjà présente dans les pays comme la Centrafrique, la Libye, le Mali, le Congo, etc.

Les Etats-Unis mettent en garde le Burkina contre le groupe Wagner

La polarisation du monde est de plus en plus visible. Les camps se forment et les alliances s’intensifient. En Afrique, l’influence de la France est en train de s’éteindre. Les sentiments anti-français sont de plus en plus visibles, et surtout au Burkina. Tout de même, certains partenaires ne veulent pas laisser la place. Tout porte à croire que leurs intérêts sont placés au-dessus de ceux de la nation.

Les Etats-Unis ont fortement déconseillé au Burkina de ne pas s’allier à la Russie. En effet, Washington, par la voie d’un de ses porte-paroles, Vedant Patel, déclare que : « Les pays où le groupe (Wagner) a été déployé se retrouvent affaiblis et moins sûrs, et nous avons constaté cela dans plusieurs cas rien qu’en Afrique ». Il continue en disant : « Nous condamnons toute tentative d’empirer la situation actuelle au Burkina Faso, et nous encourageons fortement le nouveau gouvernement de transition à se conformer au calendrier convenu pour un retour à un gouvernement civil démocratiquement élu ».

Est-ce que les occidentaux veulent dicter à l’Afrique ce qu’elle doit faire en conseillant aux nations de refuser tout partenariat avec la Russie ? Est-ce que les conflits entre l’Otan et la Russie sont une raison pour laquelle les occidentaux ne veulent pas travailler en collaboration avec les russes en Afrique ? Est-ce une nouvelle manière pour les Russes de s’établir en Afrique et de la coloniser ? Tant de questions qui sont des sujets de réflexion. Pour l’heure, seul le Burkina sait quoi faire. Et nous faisons confiance aux nouvelles autorités pour prendre des décisions qui sont avantageuses pour la nation.

La rédaction

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