Selon une étude de l’ONU, l’Afrique est le continent dans lequel, être une femme paraît le plus dangereux. « L’Afrique est la région du monde où les femmes ont le plus de risques d’être tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille » Entre violences conjugales, différents types d’abus et des cultures traditionnelles visant à rabaisser la femme, une nouvelle génération d’élites féminines se lève pour changer les choses.
Violences basées sur « le genre »
De nos jours, les violences basées sur le genre affectent de nombreuses femmes africaines. Pourtant, elles ne sont pas visibles. Les féminicides constituent un fléau mondial qui touche toutes les couches de femmes, que ce soient les travailleuses de sexe, les femmes âgées, les femmes au foyer, les orphelines, les filles albinos traitées de sorcières, etc. C’est cette situation qu’un rapport de l’ONU explique en disant que ces actes sont « violation des droits humains la plus répandue mais la moins visible au monde ». De plus, une enquête de 2018 de l’OMS révélait que 65% et 40% des femmes, respectivement en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest ont subi des violences au cours de ladite année.
De nombreuses ONG précisent que ces chiffres sont bien en dessous de la réalité dans les communautés africaines. En effet, la peur de la stigmatisation décourage et empêche les victimes de dénoncer leurs agresseurs. Par exemple, au Niger, selon une étude de la fondation allemande Friedrich-Ebert, plus de 99% des femmes victimes de viols ne saisissent pas la justice. Et pire encore, quand elles le font, les condamnations ne sont pas à la hauteur de la gravité des faits.
Les programmes et actions des gouvernements et des ONG demeurent insuffisants
Dans la plupart des pays africains, la lutte contre les violences faites aux femmes s’est inscrite dans les agendas politiques. Des Numéros verts ont été mis à disposition des femmes pour qu’elles appellent et dénoncent les abus. Au cours de ces dernières années, on pouvait noter la mise en place du ministère de la femme dans certains pays, des programmes d’autonomisation financière, mais aussi des programmes de plusieurs ONG en collaboration avec les gouvernements. Cependant, tous ces programmes et actions peinent à produire les résultats escomptés.
En Janvier dernier, Fatou Sow, universitaire, déclarait au micro du journal le Monde que, « Toutes ces campagnes [sur le genre] ne remettent pas en cause les dynamiques de pouvoir qui sous-tendent les relations hommes-femmes ». Elle continue par dénoncer les prêts accordés aux femmes par les gouvernements et ONG dans l’optique de réduire l’inégalité entre hommes et femmes. « Plutôt que d’octroyer des microcrédits aux femmes, il faudrait leur permettre d’accéder à tous les secteurs d’activité, y compris ceux préemptés par les hommes, en les formant, en les équipant et en les finançant correctement. Au risque sinon de contribuer à entretenir leur relégation sociale. »
Il faut noter que la domination masculine est mesurée par l’indice d’inégalité de genre (IIG) mis en place par l’ONU. Ces calculs ont permis de remarquer que la majorité des Etats subsahariens ont encore des progrès à faire. Sur 162 pays, le Sénégal se classe au 130e rang, le Burkina Faso au 147e et le Mali au 158e. Ces chiffres qui datent de 2019 ne tiennent pas compte des reculs observés suite à la crise sanitaire de 2019.
Par exemple, en Guinée, les mutilations féminines sont toujours pratiquées. Plus de 97% des femmes et des filles sont excisées. Au Burkina et au Sénégal, plus de 90% des femmes sont mutilées au nord du pays et plus du quart des femmes de plus de 15 ans ont été excisées respectivement. Au Libéria, en Sierra Leone et au Mali, l’excision n’a pas été criminalisée. Et on note que dans ce dernier, on note que 73% des femmes de moins de 14 ans et 89% des femmes dont l’âge est compris entre 15 et 49 ans ont été excisées.
Des actions sont prises dans la plupart des pays
Au Togo par exemple, ce sont les « fiosron » femmes de chefs de villages qui poussent leurs maris à mener des actions contre ces hommes qui abusent de leurs femmes et de leurs enfants. Au Tchad par exemple, les « super banat » (filles en arabe) mènent des combats et jouent les médiatrices auprès des familles. Au Sénégal, ce sont les imams qui s’impliquent. Au cours du prêche du vendredi, ils s’assurent de parler de fléau qui mine la société sénégalaise particulièrement. « Aussi, depuis 1995, le Réseau Islam et Population réunit des savants musulmans. Ils parcourent le pays, armés d’argumentaires religieux, pour convaincre par exemple les maris de l’importance d’espacer les grossesses pour protéger la vie des mères et du caractère licite de la contraception », Le Monde.
La lutte contre ce problème de genre et d’inégalités entre hommes et femmes a encore une longue route à parcourir. Il faut entre autres, faire beaucoup de sensibilisations pour permettre aux familles de comprendre l’importance de ces luttes et aussi impliquer les leaders religieux, les enseignants, les autorités locales, etc.
La rédaction
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