Djibo : une vie sous blocus djihadiste au Burkina Faso

Djibo est une ville du nord du pays qui accueillait autrefois, l’un des plus grands marchés aux bestiaux de la région. Depuis quelques mois, elle est assiégée par des groupes terroristes armés. Aujourd’hui, cette ville vit sous blocus djihadiste, ce qui crée une asphyxie économique dans la ville.

Djibo : les femmes crient au secours

Ce dimanche 02 octobre 2022, les femmes de Djibo sont sorties  pour demander un ravitaillement dans les plus délais car il n’y a rien dans les boutiques. Selon elles, si rien n’est fait, le pire arrivera. C’est Monsieur Marou ILBOUDO préfet du département de Djibo, président de la délégation spéciale qui a reçu les femmes de Djibo, il a promis transmettre à qui de droit le cri de cœur des femmes de Djibo. Ces femmes, mères, et épouses sont préoccupées par l’avenir de leurs familles. Elles ont faim et le pire, c’est que la famine et la mort menacent si rien n’est fait.

Les habitants vivent sous blocus djihadiste à Djibo

Depuis plus de sept mois, les habitants de la ville de Djibo vivent un calvaire qui ne dit pas son nom. D’une population de plus de 200.000 habitants, cette ville de la province de sahel ne faisait que s’augmenter de jour en jours. Cette amplification était due à la crise sécuritaire dans la province du Sahel, obligeant les habitants des villages et alentours à se diriger vers Djibo pour s’y réfugier.

Aujourd’hui, Djibo étiquetée comme la capitale ou l’abri des djihadistes, car c’est dans cette ville qu’est né le tout premier groupe djihadiste burkinabé. Djibo habitait autrefois le plus grand marché de bétail de la région. Des commerçants du Mali, du Niger et même du Sénégal y venaient pour acheter leur bétail ou échanger différentes marchandises. Depuis le 17 février, cette ville vie sous blocus djihadiste.

Djibo est l’épicentre de la violence liée à Al-Qaïda et à ISIS, qui a tué des milliers de personnes et contraint près de deux millions d’entre elles à fuir leur foyer. Bien qu’il y ait eu des périodes de calme dans la province de Soum où se trouve la ville, la trêve n’a pas duré et la menace s’est accrue depuis février passé.

Les analystes de conflits suggèrent que le blocus des villes est une tactique utilisée par les djihadistes pour consolider leur domination. Cela pourrait avoir pour but de forcer le nouveau gouvernement militaire du Burkina Faso, arrivé au pouvoir en janvier, à revenir sur sa promesse de détruire les djihadistes. Les habitants ont déclaré qu’ils n’avaient ni nourriture ni eau, que le prix des rares céréales sur le marché avait augmenté et que leur bétail était mourant. Aujourd’hui, un nouveau gouvernement militaire est en place et les données ont changé. Les djihadistes auront à combattre les hommes de Traoré Ibrahim, le nouveau président du Faso.

Des attaques des convois de ravitaillement

Lundi 26 septembre, un convoi approvisionnant la population de Djibo a été attaqué. Au moins 11 soldats ont été tués et environ 50 civils sont portés disparus. De Djibo à Ouagadougou, les Burkinabés sont consternés par l’ampleur de l’attaque.

Indépendamment de leur volonté, ce petit groupe de personnes reste silencieux et impuissant. Devant eux, alignés le long de la route, des dizaines de camions calcinés et renversés. Les cabines et les châssis fantômes sont encore éclairés et des piles de marchandises perdues jonchent le sol. Aussi loin que l’on puisse voir, seule une colonne de fumée noire maintenait les véhicules ensemble. Ce matin, deux décès ont été signalés à Djibo, au Burkina.

Une autre attaque visant un convoi de ravitaillement dans le nord du pays, début septembre, a fait de nombreuses victimes. Au moins 35 civils, dont plusieurs enfants, ont été tués lorsqu’un engin explosif improvisé a explosé entre Djibo et Burzanga. Les convois, escortés par l’armée, livraient des fournitures aux villes du nord, dont Djibo, bloquée par un groupe djihadiste qui a récemment fait sauter un pont sur l’autoroute principale.

La rédaction

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