Un « dialogue national global et souverain » au Tchad a été lancé le 20 août après des mois de retard. Il a pour ambition de promouvoir des réformes institutionnelles et la mise en place d’une nouvelle constitution. Cependant, ce dialogue n’obtient pas l’unanimité dans le pays. Des « élections libres et démocratiques », initialement prévues en octobre 2022, seront probablement reportés pour 2023.
Un changement durable en vue
Le nouveau dirigeant tchadien, accusé par l’opposition d’avoir fait un coup d’État en avril 2021 devrait redonner le pouvoir aux civils octobre 2022, après une transition de 18 mois. Pour cela, il devait organiser un dialogue national avec toutes les parties prenantes pour discuter de l’avenir du pays. Cependant, il essuie toujours des échecs pour la tenue de ce dialogue.
Après être saisis par l’Union Africaine pour respecter le calendrier de transition, les autorités tchadiennes ont annoncé que le dialogue national aura lieu fin 2021 et que les élections auront lieu avant la limite des 18 mois de transition. Plusieurs réformes ont été mises en œuvre pour faciliter le dialogue avec les rebelles, notamment la levée de l’interdiction de manifester et deux lois d’amnistie générale pour les groupes rebelles et les groupes d’opposition tchadiens. Cependant, alors que des consultations préliminaires ont été organisées localement et internationalement, le dialogue national global a pris du retard.
L’opposition politique continue de faire pression
Pour ce « dialogue national inclusif et souverain », les autorités de transition ont voulu s’assurer de la participation des membres de la société civile et des partis politiques. Beaucoup d’entre eux se considèrent comme marginalisés dans un pays sous régime militaire depuis des décennies. Elle reproche notamment à Mahamat Idriss Deby d’avoir occulté ses chances de se présenter aux élections en appelant à la mobilisation.
« Au Tchad, il y a deux groupes d’opposition : le groupe d’opposition et le groupe d’absorption, explique Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique de l’IFRI. « Wakit Tama reconnaît que le dialogue national inclusif est un piège politique pour elle. En attendant, les autorités de transition gagnent du temps : elles veulent s’assurer que la situation soit suffisamment maîtrisée pour gagner cette élection. » L’Église catholique s’est également retirée du Dialogue national début septembre, estimant qu’elle était tombée dans un « rôle métaphorique », et elle est suivie par l’Église évangélique.
Un accord avec les rebelles conclu dans la douleur
Les groupes rebelles armés constituent un autre acteur important dans le pays. Certains réfugiés à l’étranger ont exigé des garanties pour retourner au Tchad afin de participer à l’échange et à la libération des membres emprisonnés. Il faut noter que le « Dialogue national inclusif et souverain » (DNIS) a été promis au Tchad par Mahamat Idriss Deby Itono après la mort de son père. L’organisation des élections prochaines est une étape importante vers le progrès dans le pays. Si le DNIS est la plateforme prévue pour discuter de l’avenir politique du pays, les grandes conclusions pour la prochaine étape seront connues le 30 septembre.
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