Ouagadougou  : coups de feu dans la ville très tôt le matin, nouveau coup d’Etat en vue ?

Très tôt vers 4h30 GMT, les habitants de la capitale ont entendu des tirs dans les environs du camp militaire Baba Sy. Ce dernier abrite le quartier général du MPSR, le parti militaire au pouvoir depuis janvier. En réponse, des dizaines de véhicules de militaires se sont positionnés sur les principales artères de la zone présidentielle de Kossyam. Les villas ministérielles ainsi que la primature sont entourés par des véhicules blindés.

Coups de feu à Ouagadougou :des revendications avec mobiles incertains

Plusieurs tirs ont été entendus ce matin dès 4h30 dans la capitale. Très rapidement, les véhicules des militaires ont commencé par entourer les coins stratégiques de la ville. Les signaux de la RTB (Radio télévision Burkina) ont été coupés. Il faut noter que depuis hier nuit, le siège de la télévision nationale est encerclé par des voitures de militaires. C’est ce qu’annonce un des responsables de la chaîne et qui avise ses collaborateurs de ne pas s’y rendre ce matin. On note aussi la présence des militaires entre le rond-point des Nations Unies et la Primature. Ils sont aussi présents dans les environs de l’échangeur du quartier Ouaga 2000.

Selon quelques sources de sécurité, il s’agirait de « revendications ». Cependant aucune information additionnelle n’a été donnée. Pour le moment, selon les sources dans la capitale burkinabè, on ne sait pas comment tout ça va se terminer. Ces tensions apparaissent dans un contexte où le pays connaît une forte insécurité sur son territoire. Cette semaine, le nord du pays a enregistré des attaques d’un convoi de djihadistes dans le nord du pays, ce qui a coûté la vie à 11 soldats et des disparitions de civils. Selon des sources proches, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est en pleine forme.

Tentative de coup d’Etat au Burnika ?

Pour l’heure, rien n’est encore sûr. La population se pose des questions pour en savoir plus. En attendant un discours officiel permettant d’avoir une clarification sur la situation, tout le monde s’interroge. Est-ce un potentiel coup d’Etat ou un mouvement de militaires mécontents qui essaient de s’exprimer ? Il faut savoir que depuis les attaques du 26 septembre à Gaskindé, des rumeurs de coup d’Etat circulent dans la ville.

Depuis 2015, des groupes armés djihadistes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) ne ménagent aucun effort pour gagner du terrain au Burkina et dans le Sahara. Ces groupes ont perpétré des attaques contre les populations et ont causé la mort de milliers de personnes ainsi que le déplacement de plusieurs autres. On compte plus de deux millions de personnes déplacées au Burkina.

Le président Damiba tient-il ses promesses d’éradiquer la menace terroriste dans le pays ?

Pour justifier le coup d’Etat du 23 janvier, les militaires qui ont pris le pouvoir décriaient le manque d’efficacité et de résultats du gouvernement d’alors concernant la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré a été écarté par les putschistes. Dès son arrivée au pouvoir, la nouvelle figure de renaissance du pays, le lieutenant-colonel Damiba avait promis d’éradiquer les rebelles et de faire une lutte farouche aux djihadistes qu’il a mis dans ses priorités. Si la situation ne s’est pas améliorée depuis la chute du président Kaboré, est-ce que c’est cette « incapacité à combattre les terroristes qui fera chuter le président ? ». Ce sont là les inquiétudes d’un citoyen burkinabè.

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