La question sécuritaire au Sahel inquiète les pays africains, mais aussi les organisations régionales et internationales. C’est à ce titre que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres disait lors d’une réunion en marge de la 77e Assemblée générale de l’ONU que « l’instabilité » et « l’insécurité » au Sahel représentent « une menace mondiale ». A l’occasion de la conférence Dialogues méditerranéens organisée pendant deux jours à Rome, le président nigérien Mohamed Bazoum a abordé cette même problématique.
Conférence Dialogues méditerranéens : problématiques abordées
Lors de la première journée de cette conférence, le ministre des affaires étrangères italien, Antonio Tajani, organisateur de cette dite conférence a fait un discours pour parler des plans de l’Union européenne pour la Méditerranée que partagent plusieurs pays africains et européens. C’est dans cette optique qu’il disait : « L’agenda de l’Union européenne pour la Méditerranée et son plan d’investissement de 7 milliards d’euros […], représentent des instruments qui vont dans la bonne direction. Ce n’est qu’en dépassant les approches antagonistes que nous pourrons construire une interdépendance positive dans l’utilisation et la sauvegarde de nos ressources méditerranéennes communes ».
Ensuite, à l’occasion de la session d’ouverture de cette conférence, intitulée : « Faire face à la tempête : interdépendance, résilience et coopération », le président nigérien, a abordé la question sécuritaire au Sahel : « le Sahel est aujourd’hui connu à travers le phénomène de la violence terroriste qui s’est produit depuis une dizaine d’années. […]Le Niger, mon pays, se situe précisément entre le territoire du Mali et le bassin du lac Tchad. C’est pourquoi nous sommes confrontés aux deux plus grandes flambées de terrorisme actif dans le monde ». Les présidents, ministres des affaires étrangères des pays comme l’Algérie, l’Egypte, la Turquie et la Mauritanie étaient présents à cette réunion. Les défis sur le changement climatique, l’insécurité alimentaire, les migrations, la guerre et autres ont été abordés.
L’Afrique de l’Ouest, menacée par la situation sécuritaire au Sahel
Lors de la réunion internationale ‘’Initiative d’Accra » », le président ghanéen Nana Akufo-Addo a prévenu les autres présidents des nations que « la situation sécuritaire au sahel « menace d’engloutir toute l’Afrique de l’Ouest ». Il a ajouté que « les groupes terroristes, enhardis par leur succès apparent dans la région, sont à la recherche de nouveaux terrains d’opération, un développement qui a entraîné une évolution de la menace vers le sud ». C’est alors que l’hôte de la conférence, Charles Michel, président du conseil européen a renchérit que « depuis des années, nous parlons du risque de contagion de la menace terroriste du Sahel aux États côtiers. Aujourd’hui, ce n’est plus un risque, c’est une réalité ».
Le Mali et le Burkina sont les pays les plus touchés. Alors que le Burkina a perdu 40% de son territoire, le Mali lutte contre les terroristes qui menacent et occupent respectivement plus de 80% de son territoire. Le Tchad essuie des attaques répétitives dans plusieurs de ses régions. Cependant, elle arrive à garder une certaine maîtrise de son espace territorial. Grâce à l’appui des militaires français, le Niger a réussi à repousser les menaces terroristes sur son territoire. La Mauritanie reste le seul pays qui n’a pas été touché par les menaces terroristes depuis 2011. Elle accueille des milliers de réfugiés sur son territoire.
Existe-t-il des solutions pour le G5 Sahel ?
En juin dernier, le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé de prolonger le mandat de la MINUSMA. Mais son opérationnalité est mise à l’épreuve par le retrait de la France du Mali et le manque d’appui des USA en renseignements. En plus, depuis quelques semaines, une quinzaine de pays ont annoncé le retrait de leurs troupes de la MINUSMA. Aussi, le secrétaire générale de l’ONU a-t-il eu la demande de réadapter le format de la MINUSMA et l’évaluation de ses relations avec le gouvernement de transition malien.
En outre, il faut se rappeler du retrait du Mali du G5 Sahel, accusant l’institution d’être « instrumentalisée » par l’extérieur de l’empêcher d’assurer sa présidence et sa transition. C’est à la suite de cela que Bamako a porté des accusations sérieuses contre la France à la 77E Assemblé générale de l’ONU il y a quelques mois.
L’Initiative d’Accra est une lueur d’espoir pour le Sahel. Tout de même, la CEDEAO a annoncé lors de sa conférence d’Abuja, la création d’une force militaire sous-régionale, capable de lutter et de prévenir les menaces terroristes. Le Centre4S, le Centre de Stratégie pour la Sécurité du Sahel Sahara invite tous les pays du Sahel touchés par le terrorisme à coopérer afin de mutualiser leurs forces pour lutter contre le terrorisme sur leurs terres. L’institution les invite aussi à reconnaître l’importance de la coopération internationale, surtout dans le domaine des questions sécuritaires.
La rédaction
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