Nouveau coup d’Etat au Burkina Faso : un nouveau chef de la junte militaire au pouvoir pour assurer la sécurité de la nation

Vendredi dernier, Ouagadougou était en feu. Les militaires avaient encerclé les endroits stratégiques que capitale. Tard dans la nuit, un groupe de militaire prend contrôle du pays et annonce la destitution de Paul-Henri Damiba, chef de la junte militaire au pouvoir depuis janvier 2022. Le communiqué a été lu par un capitaine de l’armée, entouré par plusieurs autres militaires. C’est officiel, « Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour le sauvetage et la restauration»

Capitaine Ibrahim Traoré : nouvel homme puissant du pays.

Le prochain président du MPSR est désormais le capitaine Ibrahim Traoré. Jusqu’au vendredi soir, le  sort de Paul-Henri Damiva était toujours inconnu. Sur la page Facebook officielle du gouvernement, dans les environs de midi, on pouvait noter des mots de réconforts que l’ancien président adressait à la nation tout en invitant le peuple à plus de prudence.

Cependant, tard dans la nuit, un second coup d’Etat marque drastiquement le pays. Les putschistes ont pris d’assaut le pays et ont également fermé les frontières terrestres et aériennes du pays à partir de minuit. Ils annonçaient ainsi la suspension de la constitution et la dissolution du gouvernement et de l’assemblée législative de transition.

De plus, il y a un couvre-feu sur l’ensemble du territoire, de 21 heures à 5 heures du matin. Parmi les sujets évoqués, les putschistes affirmaient  que « la situation sécuritaire continue de se détériorer » dans le pays. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés par l’unique idéal de restaurer la sécurité et  l’intégrité de notre territoire », ont-ils poursuivi.

« Nos idéaux communs d’origine ont été trahis par un dirigeant en qui nous avions pleinement confiance. Loin de libérer des territoires occupés, des régions autrefois pacifiques ont été placées sous le régime terroriste.», ont-ils déclaré.

Lorsque Paul-Henri Damiva a pris le pouvoir, il a promis de faire passer en premier la sécurité d’un pays fragilisé par des années d’attentats djihadistes sanglants. Cependant, ces derniers mois, les attaques se sont amplifiées en particulier dans le nord, entraînant des milliers de morts et environ deux millions de personnes déplacées.

Condamnation de la CEDEAO.

Les putschistes se sont engagés à appeler « sans cesse les forces vives de la Nation » afin de choisir un « nouveau président du Faso, civil ou militaire ». Dans un communiqué de presse, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont les pouvoirs au Burkina Faso sont suspendus depuis le coup d’État de janvier, « a fermement condamné le récent coup d’État militaire ». La CEDEAO estime que « ce nouveau coup d’État est inopportun alors que des progrès sont réalisés vers un retour à l’ordre constitutionnel d’ici le 1er juillet 2024 au plus tard ».

L’Union européenne s’est dite « extrêmement préoccupée » par la situation à Ouagadougou, faisant écho aux sentiments des Etats-Unis, qui ont appelé les citoyens à restreindre leur liberté de mouvement. Un porte-parole du département d’État invite toutes les parties à rétablir le calme dans le pays. Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à environ 4 000 à 5 000 ressortissants français vivant à Ouagadougou de rester chez eux.

Mouvement pro-russe

Le vendredi a été une journée très tendue dans la capitale burkinabé. Des témoins ont indiqué que des coups de feu ont été entendus avant l’aube dans le quartier où se trouve le bureau présidentiel. Dans ce quartier se trouve également le siège de la junte. Ces coups de feu se sont répétés à nouveau en début d’après-midi.

Plusieurs axes de la ville ont été bouclés tout au long de la journée par des militaires postés aux grands carrefours de la ville, notamment devant  le siège de télévision nationale, placée dans une zone spécifique, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des centaines de personnes portant des drapeaux russes se sont rassemblées dans l’après-midi sur la grande place de la Nation à Ouagadougou. Leur but est d’appeler à la coopération militaire avec la Russie, rejeter la présence  française au Sahel et exiger le retrait du lieutenant-colonel Damiba.

L’influence de Moscou n’a cessé de croître ces dernières années dans plusieurs pays francophones d’Afrique, et il n’est pas rare de voir des drapeaux russes lors de telles manifestations.

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