Une délégation de haut gradés burkinabès a séjourné à Bamako la semaine dernière. Un séjour lors duquel la délégation burkinabè a réaffirmé sa volonté d’amplifier la coopération militaire et sécuritaire avec le Mali et d’intensifier les opérations sur le terrain.
Les deux voisins sont d’accord pour explorer l’option de la conjugaison des efforts. Cette union des forces sous-régionale contre l’international terrorisme est selon beaucoup de spécialistes des questions sécuritaires un moyen efficace.
Harouna Salia KONÉ analyse les contours de cette nouvelle dynamique dans la lutte contre le terrorisme.
Depuis une décennie, le Sahel constitue l’un des points les plus chauds de la planète. La région vit depuis au rythme de massacres de civiles, des attentats, des ambuscades, bref d’une guerre asymétrique imposée par les terroristes.
Le Burkina-Faso, le Niger et le Mali sont les plus touchés.
Les groupes locaux se sont affiliés aux internationaux, les plus dangereux.
Al Qaïda au Maghreb islamiste et l’état islamique au grand Sahara ont désormais instauré l’international terrorisme dans nos pays.
Au file des ans, ses groupes et leurs tentacules évoluent sur le plan spacial, tactique et strategique. Une évolution rendue possible grâce à leur collaboration avec les organisations mères, extérieures au continent.
Les terroristes collaborent au détriment de nos États qui peinent à unir leur stratégie.
Dans ces derniers mois, l’armée malienne monte en puissance. L’opinion n’observe plus aux scénario de bases défaites et abandonnées. Le Mali a changé de paradigme. Les FAMa vont désormais à l’affrontement. La stratégie offensive déclenchée, paie désormais.
Cette dynamique malienne inspire et inquiète le Burkina voisin.
C’est pourquoi une délégation burkinabè a été dépêché au Mali, la semaine dernière, par le Colonel Damiba, le président de la transition Burkinabè. L’objectif est de réaffirmer sa volonté burkinabè d’amplifier la coopération opérationnelle et sécuritaire avec le Mali sur le terrain.
Dans une note de la présidence du Faso sur cette mission, le voisin veut « anticiper les problèmes sécuritaires que pourrait engendrer un repli des groupes armés terroristes sur le territoire burkinabè, en raison de la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité maliennes dans la lutte contre le terrorisme, d’où l’intérêt de développer des synergies pour contrer ces forces du mal », estime la partie burkinabè.
Une conjugaison d’efforts des pays qui traînait jusqu’ici. Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, la marche burkinabè envers le Mali, pays avec lequel il partage 1200km de frontières, est salutaire.
Avec l’échec du G5-Sahel, nos États doivent aujourd’hui aller à la conjugaison d’efforts en mettant en place, pourquoi pas un état-major commun. Quid à renoncer temporairement à une portion de nos souverainetés pour permettre aux armées unifiées des pays de combattre l’ennemi au-delà de nos différentes frontières.
Les forces du mal font front commun et sont de plus en plus organisés. Ainsi, nos armées doivent s’unir pour parvenir à bout de l’hydre terroriste.
Le Sénateur
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