Burkina Faso : une attaque proche des frontières du Ghana et du Togo fait six morts dont quatre enseignants

Dimanche en fin d’après-midi, une attaque de djihadistes présumés a fait six morts à Bittou, proche de la frontière du Ghana et du Togo. Cet événement survient quelques mois après l’investiture officielle du capitaine Ibrahim Traoré comme président de transition de la république du Burkina.

Une attaque à Bittou qui entraîne la mort de quatre enseignants du lycée départemental de la région

« Un groupe d’hommes armés à fait irruption » dans un quartier de Bittou « et ouvert le feu sur un regroupement de travailleurs : le bilan est de six morts » a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. La source qui a préféré rester dans l’anonymat a aussi indiqué que « les forces de défense et de sécurité ainsi que des Volontaires pour la défense de la patrie » (VDP), des supplétifs civils de l’armée, « se sont aussitôt mis aux trousses de ces terroristes qui se sont repliés vers la forêt de Nouhao ». La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-Synter) a confirmé le bilan de l’attaque, annonçant que quatre professeurs du lycée du département de Bittou dont le proviseur font partie des victimes de cette attaque.

Il faut noter que Bittou est situé dans la région du Centre-Est du pays, sur l’axe routier Ouagadougou-Lomé, une ville proche du Togo et du Ghana. Il s’agit d’un axe important dans la sous-région car elle enregistre une activité commerciale très importante. Depuis 2015, le Burkina fait face aux attaques multiples des djihadistes qui n’ont qu’un seul but, prendre le contrôle total du pays et prendre les rênes dans la sous-région ouest-africaine.

Le coordinateur de F-Synter, M. Ouédraogo AI Hassan a rappelé que « cet assassinat lâche et barbare est le deuxième que subit le personnel de l’éducation dans notre région après celui de Maytagou, le 27 avril 2019 ». C’est dans cette optique qu’il a invité les militants et sympathisants de son syndicat, ainsi que tous les travailleurs de l’éducation nationale de la région à observer un « arrêt de travail » lundi passé afin de marquer leur « solidarité avec les familles éplorées » et aussi « exiger plus de sécurité dans notre action quotidienne contre l’obscurantisme, la barbarie et la violence aveugle ».

Les attaques se multiplient au Burkina Faso : le gouvernement engagé dans une lutte féroce contre les djihadistes

Les attaques djihadistes se sont multipliées ces derniers mois dans le pays. L’un d’entre eux est celui qui a conduit au coup d’Etat du 30 septembre 2022. Le 26 novembre dernier, une attaque contre les militaires dans le nord du pays a occasionné la mort de quatre soldats dans une explosion d’un engin artisanal, une arme utilisée par les djihadistes dans cette région. Dans la même période, trois autres civils sont morts dans une autre attaque dans le nord-est du pays selon des sources locales et sécuritaires.

Après son investiture le 21 octobre par le Conseil constitutionnel, le président Ibrahim Traoré, s’est donné comme mission de reconquérir le « territoire occupé par ces hordes de terroristes ». C’est ce qui a permis d’initier le recrutement de plus de 90 000 civils qui se sont inscrits pour rejoindre les VDP, appelés à seconder l’armée dans sa lutte contre les djihadistes. Il faut aussi savoir que les autorités burkinabè ne gèrent que 60% de leur territoire. Il s’agit d’une lutte très rude contre les groupes armés terroristes pour reconquérir la partie sous siège djihadiste, mais aussi pour préserver la paix et la sécurité dans l’intégralité du pays.

La rédaction

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