Le Premier ministre Burkinabé Mr Apollinaire s’est exprimé dimanche 30 octobre au soir à la télévision publique, sur les relations du pays avec la Russie. Cet entretien est survenu deux jours après les manifestations contre la présence de troupes françaises au Burkina Faso.
Le peuple mise sur la Russie
Alors que certains groupes de manifestants, appelés « marcheurs », ne cessent d’appeler à rompre la coopération avec la France et à se tourner vers Moscou dans la lutte contre le djihadisme, le Premier ministre n’a pas exclu la possibilité de revoir les relations entre le Burkina Faso et ses partenaires, notamment la Russie. Toutefois, il a rappelé aux « marcheurs » que cela ne dépend pas d’eux. Il a fait savoir que la protection du territoire relevait avant tout de la responsabilité des Burkinabés eux-mêmes. En effet, le meilleur soutien qu’ils peuvent apporter au président de la transition est de rejoindre les rangs des volontaires qui défendront le pays, les unités auxiliaires des forces armées.
« Ce ne sont pas les rues qui doivent nous dire de faire ceci ou cela » a martelé le premier ministre. Il a continué par dire qu’il y a « des éléments que nous avons et qu’ils pensent avoir, mais qu’ils n’ont pas ». « Ceux qui défilent et protestent sont ceux qui ont le pouvoir de le faire. Ceux qui défilent en disant « Nous allons avec la Russie », etc., s’ils sont patriotes, la première mesure qu’ils devraient prendre est de défiler contre le terrorisme. C’est dans la lutte contre le terrorisme que nous testerons le patriotisme de chacun», le premier ministre a indiqué.
Aujourd’hui, tout le monde pense que la Russie est le nouveau sauveur de l’Afrique, du moins c’est ce que pensent tous ceux qui défilent dans les rues. Mais comprennent-ils vraiment les dynamiques de la géopolitique ? Ont-ils des informations sur la polarisation qui se produit actuellement dans le monde ? C’est la raison pour laquelle le premier ministre Burkinabè pense que « personne ne peut mieux aider les Burkinabè que les burkinabè eux-mêmes ».
« Le meilleur soutien au régime est d’aller au front », déclare le Premier ministre Kyelem
En ce qui concerne la controverse suscitée par la présence de certains ministres dans son gouvernement, M. Kyelem a déclaré que « des enquêtes ont été menées, mais pas de manière approfondie ». Selon le premier ministre, les non-enquêtes qui ont été menées avant l’annonce du gouvernement ne sont pas des enquêtes. Et après les protestations, une enquête a été menée par l’ASCE/LC, qui n’a abouti à aucun résultat.
Concernant le choix des partenaires du Burkina Faso, Apollinaire Kyelem de Tambela a déclaré que « toute coopération pouvant contribuer au renforcement de la souveraineté du Burkina Faso et à l’amélioration des conditions de vie, d’où qu’elle vienne, sera la bienvenue… Nous demandons à tous les partenaires d’être loyaux envers nous», a-t-il évoqué.
Aux voix qui appellent à une coopération avec la Russie au détriment de la France, le chef du gouvernement a apporté des précisions. « Nous coopérons avec la Russie depuis l’époque de l’Union soviétique », a déclaré le Premier ministre, ajoutant que cette coopération remonte à 1967. Kyelem de Tambela a toutefois suggéré qu’il n’était pas encore clair si cette relation devait être renforcée ou réorientée. Le Premier ministre a une nouvelle fois assuré la population que le président de transition et le gouvernement travaillent sur la question de la coopération dans la lutte contre le terrorisme.
Combattre le terrorisme dans le pays
Concernant les manifestations menées par les habitants dans plusieurs villes du pays, le chef du gouvernement a rappelé un principe : « ce n’est pas la façon de nous dire de faire ceci ou cela ». Pour le chef du gouvernement, « la première étape à franchir est de combattre le terrorisme”. « Le meilleur soutien au régime est de s’avancer », a déclaré Apollinaire Kyelem de Tambela. Il a ajouté que même si les gens ne se présentaient pas, ils peuvent tout de même contribuer financièrement ou d’une autre manière.
En effet, il est important de comprendre que l’heure est à la prise de responsabilité. Les pays africains doivent prendre leurs responsabilités et s’affirmer. Ils doivent prendre toutes les mesures possibles pour assurer le bien-être de leurs peuples. Dans un contexte sécuritaire délicat dans lequel se trouve le Burkina, toute la population doit être mobilisée.
La rédaction
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