Burkina Faso : l’ambassade de France invite ses employés les opérateurs français à prendre leurs précautions et à opter pour le télétravail le vendredi prochain

Visée par les manifestations du 19 novembre dernier, l’ambassade de France prend ses précautions au Burkina Faso afin de ne pas être la cible d’autres probables assauts le vendredi prochain. Le gouvernement de transition rassure qu’il ne « dérogera pas aux règles et principes de protection dus aux diplomates et aux représentations diplomatiques présents sur le sol burkinabè ».

Un appel « au calme et à la retenue »

Vendredi 18 novembre dernier, le Burkina a connu de nombreuses manifestations partout dans le pays. Au lendemain de cette manifestation, le gouvernement a appelé la population «au calme et à la retenue ». En effet, la population manifestait contre la présence des djihadistes et des français dans le pays. Dans un communiqué officiel du porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, on pouvait lire : « Le gouvernement appelle les populations au calme et à la retenue, au risque de plonger notre pays dans un cycle de manifestations sans fin, préjudiciables à nos objectifs de paix, de stabilité et de sécurité, recherchés pour nos populations ». Le contexte continue par dire que le gouvernement   « invite en particulier la jeunesse à ne pas se laisser divertir, et à se focaliser sur les objectifs de défense opérationnelle dans la guerre totale que nous menons contre le terrorisme (…) plutôt que sur des manifestations du genre, dont les bénéfices pour la cause de la lutte de notre peuple restent à prouver ».

L’ambassade de France prend ses précautions

Vendredi 19 novembre, les manifestations ont visé principalement l’ambassade de France à Ouagadougou avant de s’étendre progressivement vers la base militaire de Kamboinsin où se trouve un contingent de la force spéciale Sabre. Suite à cela, le gouvernement burkinabè a assuré les français qu’il ne « dérogera pas aux règles et principes de protection dus aux diplomates et aux représentations diplomatiques présents sur le sol burkinabè ».

Mais, la situation semble ne pas être encore stable dans le pays des hommes intègres. En craignant une autre attaque vendredi prochain, l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade a lancé un appel à tous les employés de l’ambassade, les sommant de rester chez eux et d’opter pour le télétravail. Pour cela, il a aussi affirmé que les écoles françaises au Burkina seront fermées dans la journée du vendredi 25 novembre. Dans un communiqué interne dont l’Agence Anadolu a eu copie, l’ambassadeur écrivait : « en application d’un principe de précaution, les agents non indispensables (hors organigramme de crise) sont invités à rester chez eux et pour ceux qui le peuvent à se mettre en télétravail ». Il a ajouté : « j’invite les opérateurs français tant à Ouagadougou qu’à Bobo-Dioulasso, à faire de même. Les instituts et Etablissements scolaires français seront fermés (passage en EAD) et les ressortissants invités à limiter leurs déplacements et à éviter tout rassemblement ou cortège ».

Il faut noter que depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier, des manifestations contre la présence française ont explosé dans le pays. On pouvait voir des drapeaux russes flotter au cours des manifestations, montrant le ras le bol de la population contre la présence française. Et c’est d’ailleurs à cause de cette raison et de plusieurs autres problématiques dans la sous-région ouest-africaine que le président français Emmanuel Macron a mis fin à l’opération Barkhane il y a quelques semaines.

La rédaction

Leave a Reply

Your email address will not be published.