Le sort de la France semble se dessiner en Afrique de l’ouest… Si l’ambassadeur français au Burkina Faso s’est félicité il y a quelques jours, de ce que son pays soit le premier partenaire du Burkina, il n’en demeure pas moins vrai que cette affirmation soit à vérifier. Tout comme la décision a été prise au Mali il y a 8 mois par les militaires au pouvoir, la RFI est suspendue au Burkina pour avoir diffusé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ».
Le gouvernement reproche à RFI d’avoir repris une information mensongère…
Samedi 3 décembre dernier, le Burkina a ordonné « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de la Radio France Internationale (RFI). Les autorités reprochent à ce média d’avoir relayé des informations « d’intimidation » attribuées à un « chef terroriste ». C’est la justification qu’a donnée le porte-parole du gouvernement burkinabè. Par cette diffusion, la RFI aurait contribué à faire passer un message des groupes terroristes visant à « dissuader les milliers de Burkinabés mobilisés pour la défense de la patrie », a indiqué Jean-Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement dans un communiqué qu’il a signé. En effet, il y a quelques jours, le GSIM a publié une vidéo dans laquelle un de ses chefs a menacé de s’attaquer à certains villages défendus par les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP).
Le gouvernement reproche au média français d’avoir relayé dans sa revue de presse du vendredi passé, « une information mensongère, indiquant que “le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir” ». Il faut rappeler que le 3 décembre, le gouvernement burkinabè avait déjà exprimé son indignation face à « face à l’attitude tendancieuse des journalistes de ce média et leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le peuple burkinabé est engagé pour plus de liberté et de dignité ».
La RFI répond à cette suspension

Dans un communiqué publié dimanche, la Société des journalistes de RFI a condamné cette suspension de son antenne au Burkina Faso. Pour elle, cette décision est basée sur une prétendue « diffusion de fausses informations et des manquements graves ». La Société des journalistes de RFI affirme aussi que cette suspension n’a pas lieu d’être et qu’elle est basée sur « une lecture erronée du travail » de ses journalistes. Elle a ensuite rappelé que « Les priorités de RFI sont, et ont toujours été, la pluralité des points de vue et des personnes à qui elle donne la parole, de même qu’un travail de terrain fidèle, scrupuleux, et un attachement sans faille à la liberté d’informer».
La rédaction
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