La situation actuelle du Tchad est au cœur de toutes les discussions sur le continent et en Afrique centrale particulièrement. Il s’agit de s’assurer que la transition militaire actuelle arrive à ses fins afin que le prochain scrutin présidentiel soit bien organisé. Il y a plus d’un an, l’Union africaine avait décidé de soutenir et d’accompagner le Conseil Militaire de Transition (CMT) dirigé par le fils de Mahamat Idriss Déby après le décès de son père le 20 avril 2021. Cette fois-ci, le Conseil de paix et de sécurité a voulu rester ferme. Lors d’une rencontre le 19 septembre, l’organisation a rappelé d’un ton ferme qu’aucun membre du CMT ne pourra être candidat à l’élection présidentielle à la fin de la transition.
Des positions mitigées entre l’opposition et les partis proches du pouvoir
Des centaines de délégués se sont relayés au micro au cours de ces derniers jours pour discuter de ces questions qui divisent profondément le Tchad. Durant le débat, chaque orateur a eu droit à trois minutes pour présenter sa position sur la proposition du Comité Ad Hoc. Certains n’ont pas caché leur admiration pour le chef du gouvernement militaire qui est aujourd’hui au pouvoir.
Le chef d’un parti de la mouvance présidentielle déclare : « Permettez-moi de remercier le général Mahamat Idriss Déby Itno d’avoir assuré la continuité et la sécurité de l’État. L’AFR soutient le candidat à la présidence du conseil militaire de transition à l’élection présidentielle».
Cependant, d’autres ne partagent pas les mêmes idées. Ils n’ont pas de mots pour exprimer toute leur désapprobation des 30 ans de règne du président Idriss Deby. Ainsi, ils se sont farouchement opposés à ce que le fils se présente aux prochaines élections post-transition.
Le Dialogue national inclusif a débattu sur la proposition de la Commission ad-hoc, qui a opté notamment pour l’éligibilité à un référendum sur la forme de gouvernement du général Mahamat Idriss Deby, chef du gouvernement militaire. Les discussions ont aussi concerné une prolongation provisoire de la transition jusqu’à 24 mois.
L’opposition tchadienne et l’Union Africaine s’alignent
Pour les détracteurs des dirigeants de la transition actuelle, il est clair qu’ils se font des illusions sur le futur du pays. Ils affirment implicitement que la transition militaire a tout planifié pour rester au pouvoir. Selon eux, tout était inclus dans le DNI.
Ils parlent dorénavant d’«une nouvelle donne» avec cette prise de position du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine qui a « rappellé sans équivoque » dans son communiqué, qu’aucun militant du CMT, la junte militaire au pouvoir, «ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». Aucune sanction n’a été prévue pour l’instant. L’Union africaine a également prévenu dans un communiqué qu’elle tiendrait une « session spéciale » consacrée à « la transition politique du Tchad ». L’Union africaine a joué son rôle et continue de jouer ses cartes afin que le calme et la paix règnent dans ce pays. Tout de même, le Tchad a encore un long chemin à parcourir.
La rédaction
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