Mali : Le directeur de l’information de Joliba TV convoqué par la Haute Autorité de la Communication

Il s’agit d’une nouvelle menace contre les journalistes maliens. Mohamed Attaher Halidou, le directeur de l’information de Joliba TV au Mali, devra se soumettre à la Haute Autorité de la Communication (HAC) ce lundi matin. Depuis quelques semaines, la presse malienne subit des menaces de la part des nouvelles autorités du pays.

Mohamed Attaher Halidou, accusé !

La HAC demande des explications sur un éditorial diffusé le 30 septembre. C’est un editorial dans lequel Mohamed Attaher Halidou, directeur de l’information de la chaîne, s’inquiète des dangers qui menacent la liberté d’expression au Mali. Pour cela, il a appelé la Haute Autorité de la Communication (HAC) à sortir de son silence.

Selon la HAC, le programme « utilise souvent des expressions fortement désobligeantes » à propos des autorités maliennes de transition. Noel Yao, président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), a exprimé son inquiétude et son soutien aux journalistes maliens.

Faut-il s’inquiéter de la liberté de la presse au Mali ?

La sécurité des sources et l’accès à leurs voix constituent une préoccupation particulière pour les journalistes.  »Il est de plus en plus difficile de trouver des experts qui s’expriment librement ou sans la moindre réserve sur ces questions », déplore M. Omar. Selon lui, cela rend encore plus difficile l’étude de ces questions.  « C’est dur, c’est dur. Les gens se censurent plus qu’ils ne le font réellement. Lorsque leur sécurité est en jeu, c’est normal », a ajouté M. Souleymane.

De nombreuses arrestations ont eu lieu ces derniers mois sous prétexte de lutter contre la corruption et de maintenir l’unité nationale. Par exemple, le président du parti politique SADI, Oumar Mariko a été arrêté en décembre pour avoir  » insulté «  et  » propagé des insultes et des menaces «  à l’encontre du Premier ministre Choguel Maïga. Depuis sa prise de pouvoir en août 2020, le gouvernement militaire a prolongé la période de transition jusqu’aux prochaines élections en décembre. Cela a entraîné des tensions importantes avec les organisations régionales et internationales.

Mr Souleymane a rappelé que ces arrestations n’étaient pas les premières dans le pays, quel que soit le gouvernement. « Ce qui est nouveau », a-t-il dit, « c’est la restriction de l’expression. » C’est cette restriction de liberté d’expression au Mali qui l’effraie, plutôt que l’impact possible sur son propre travail.  Pour les politiciens ou les membres de la société civile, c’est très compliqué.

Une inquiétude internationale

L’ONGReporters sans frontières, dans une déclaration d’Arnaud Froger, directeur de son bureau Afrique, voit en cette suspension « un nouveau coup porté à l’indépendance et à la liberté d’information au Mali ». Cette décision impose des sanctions aux médias internationaux. Toutefois, elle constitue également une attaque contre le Mali et les Maliens eux-mêmes. Les journalistes et les médias du pays auront peur d’aborder des sujets sensibles et la population sera privée d’informations de base.

L’expert des droits de l’homme de l’ONU, Alioune Tine, a averti que « le Mali est en état de survie ».  » La France, l’Union européenne et l’Union des journalistes africains libres ont aussi condamné cette suspension. Alioune Tine a aussi lancé un avertissement en février. Bien qu’il ait noté que la situation sécuritaire s’était améliorée, il a parlé d’un inquiétant « rétrécissement de l’espace civique et du dialogue démocratique » dans le pays.

La rédaction

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