Selon un rapport de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les autorités de transition ont promis de remettre le pouvoir aux civils après deux ans. Suite à cette décision, le pays pourra ainsi éviter les menaces de sanctions de l’organisation sous-régionale.
3 ans : délais de transition inacceptables par la CEDEAO
Les autorités de transition guinéenne avaient déjà annoncé qu’elle avait l’intention de gouverner le pays pendant trois ans, avant d’organiser des élections crédibles et de procéder aux réformes importantes nécessaires à la « refondation » de l’État guinéen.
La junte au pouvoir avait annoncé que la période de transition serait de trois ans. La CEDEAO considère que de tels délais sont inacceptables. C’était dans cette optique que les dirigeants des États membre de l’organisation sous-régionale, réunis à New York le 22 septembre sans la Guinée, ont donné un mois aux autorités pour présenter un calendrier « raisonnable et acceptable ». Faute de cela, des sanctions plus sévères que celles déjà imposées seraient appliquées au pays. Pour éviter de nouvelles sanctions et rendre la vie difficile à la population, la junte au pouvoir a décidé de suivre les indications de la CEDEAO. Cette dernière a envoyé cette semaine, une délégation à Conakry pour élaborer un calendrier de compromis.
Depuis plus de deux ans, l’Afrique de l’ouest francophone connaît une série de coups d’État militaires : deux fois au Mali en 2020 et 2021, une fois en Guinée en 2021 et deux fois au Burkina Faso en 2022. Saisie par cette situation, la CEDEAO a multiplié des sommets, a envoyé des délégations dans certains pays, a fait pression pour raccourcir les périodes dites de transition afin de contenir la contagion. Cependant, elle se heurte à des autorités qui ne sont pas prêts à laisser le pouvoir qu’ils ont pris grâce à des putschs.
Accord entre la CEDEAO et les autorités de la Guinée
« Dans le cadre d’un compromis dynamique, les experts de la CEDEAO et de la Guinée ont élaboré conjointement un calendrier de transition de 24 mois », indique le document, remis à un correspondant de l’AFP le 21 octobre et publié par les autorités au pouvoir, sur les réseaux sociaux.
Le document n’indique pas explicitement quand cette période de 24 mois commencera. Mamady Doumbouya a ensuite déclaré que le calendrier entrerait en vigueur le 1er janvier 2023.’’Le calendrier devrait être présenté pour approbation au prochain sommet de la CEDEAO afin de commencer à le mettre en œuvre », indique le document. Le sommet régulier de la CEDEAO devrait avoir lieu avant la fin de l’année pour discuter des derniers détails de cet accord. Tout de même, la bonne est que les deux entités ont accordé leurs violons. La transition ne durera que 24 mois au lieu de 36 mois comme la junte l’avait prévue.
La CEDEAO s’engage à réunir toutes les parties pour la mise en œuvre du plan de transition
La CEDEAO a suspendu l’adhésion de la Guinée à ladite organisation suite au coup d’Etat. Le 22 septembre, elle a suspendu toute aide et toute transaction financière avec la Guinée et a annoncé le gel des avoirs de plusieurs personnes et une interdiction de voyager sur son territoire.
Le compromis obtenu à Conakry l’a été dans un climat de confrontation entre la junte et l’opposition. Le 20 octobre, trois civils ont été tués lors de manifestations anti-Junta organisées par un groupe de civils, appelant au retour rapide des civils au pouvoir et à la libération de tous les prisonniers placés en détention pour des raisons politiques.
L’opposition accuse les autorités au pouvoir d’avoir perpétré un coup d’État, d’avoir commis des exactions politiques, et surtout d’avoir arrêté des dirigeants politiques et des dirigeants de la société civile de manière arbitraire. Les principaux partis politiques refusent d’entamer un dialogue avec la junte sur le contenu de la période dite de transition. Ils insistent pour que ce dialogue ait lieu dans le cadre de la procédure d’arbitrage de la CEDEAO.


Le rapport de la CEDEAO confirme la volonté de la CEDEAO de réunir toutes les parties « pour une mise en œuvre inclusive du plan de transition ». Dans les prochains jours, la situation politique en Guinée devrait prendre un autre tournant. Dans deux ans, les civils reprendront le pouvoir et qui sait, la nouvelle Guinée renaîtra de ses cendres.
La rédaction
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