Décédé le 10 mars dernier en Allemagne, Hamed Bakayoko, le premier ministre ivoirien, est un homme qui a gravi les échelons du succès social et politique sans y être prédestiné.
Leader estiduantin, journaliste de formation et homme politique, Hambak est un self-made-man qui inspire toute une jeunesse ivoirienne.
Hambak didn’t come back, parti le 18 février dernier à Paris pour des soins. Le Premier ministre ivoirien a définitivement dit à Dieu à ses fonctions et au peuple ivoirien le mercredi dernier en Allemagne à l’âge de 56 ans.
Se plaignant d’une importante fatigue depuis fin 2020, il effectue une visite médicale à Paris en janvier. Pour une deuxième et dernière fois, il est encore transporté vers la France le 18 février 2021. Il est soigné à l’hôpital américain de Paris.
Avec l’aggravation de la maladie, il est admis d’urgence le 6 mars au centre hospitalier de Fribourg-en-Brisgau en Allemagne.
Il y meurt quatre jours plus tard.
Né le 8 mars 1965 à Adjamé, un quartier populaire d’Abidjan, Hamed Bakayoko, l’homme d’état ivoirien, qui ne doit sa réussite matérielle et sociale qu’à lui-même.
Grandit au sein d’une famille musulmane de classe moyenne, d’un père fonctionnaire, le jeune Hamed, son frère et ses deux sœurs seront très tôt orphelins de mère. Ils sont alors élevés par leur père veuf.
Comme les ambitions meurent à traversant les ans, le jeune Hambak abandonne ses études de médecine à l’université de Ouagadougou en 1986 et se consacre à celles du journalisme.
Pendant ses études de journalisme, il dirige le journal du collège moderne d’Adjamé.
À 25 ans, Hamed Bakayoko, jeune diplômé en journalisme crée le quotidien Le Patriote dont il est directeur de publication jusqu’en 1993.
Trois ans plus tard, il est le premier PDG de la radio Nostalgie Côte d’Ivoire à sa création. En 2000, il devient PDG de radio Nostalgie Afrique.
Dynamique et audacieux Hambak mêle activités professionnelles et vie associative et devient en 2001 Président du Conseil national des Patrons de la Presse de Côte d’Ivoire.
La frontière entre la politique et le militantisme estudiantin étant mince, Hambak, le responsable de l’Amicale des élèves et étudiants ivoiriens au Burkina Faso, une fois rentré à Abidjan, il se rapproche des mouvements estudiantins liés au Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI) dont il deviendra le responsable de la Jeunesse estudiantine et scolaire en 1990.
Formé au militantisme à l’école du Mouvement des Étudiants et Élèves de Côte d’Ivoire, il fait partie de la génération de jeunes ivoiriens qui voient l’émergence du multipartisme à partir de 1990. La réputation d’Hamed Bakayoko grandit, et il se fait remarquer lors de la campagne présidentielle de 1990.
En 2003 il fait sa première entrée dans un gouvernement en tant que ministre des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) suite aux accords politiques de réconciliations nationales de Linas-Marcoussis.
Il remplit ces fonctions jusqu’en 2011.
À l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, il est nommé ministre de l’intérieur.
Il sera reconduit au même département dans les gouvernements successifs de Jeannot Ahoussou-Kouadio, de Daniel Kablan Duncan et d’Amadou Gon Coulibaly.
Ses bons résultats raffermissent la confiance entre lui et président Ouattara.
Ce qui lui a valu la nomination en tant que Ministre d’État, ministre de la Défense en juillet 2017, quelques mois après les mutineries des Forces armées de Côte d’Ivoire.
Après cette nomination des voix contraires se sont levées pour évoquer son incompétence à direger ce poste.
Contre toute attente, il rétabli l’ordre dans l’institution militaire grâce aux différentes réformes qu’il initie et applique.
Suite à la maladie d’Amadou Gon Coulibaly, il est nommé Premier ministre par intérim, il est confirmé dans ses fonctions le 30 juillet 2020 par le président Alassane Ouattara suite au décès Gon Coulibaly. Il conserve également son portefeuille de la Défense.
Maire d’Abobo depuis 2018, Hambak vient d’être élu député de Seguela son village d’origine. Celui qui était considéré par certains observateurs comme le futur successeur d’ADO, ne siégera plus à l’hémicycle ivoirien.
Hamed Bakayoko c’était l’homme qui était « Capable de discuter le plus
simplement du monde et en toute franchise
avec le roi du Maroc, Mohammed VI, comme
avec un vendeur d’arachide dans la rue. Aussi
à l’aise dans un palace parisien que dans un
maquis de Yamoussoukro » temoinge son ami journaliste, Marwane Ben Yahmed, directeur de publication du journal jeune. Afrique.
Amateur de la musique et du show, la mort du golden boy, comme on le surnomme dans les maquis ivoiriens, est un séisme dans l’univers des artistes chanteurs du continent.
Depuis l’annonce de cette évacuation sanitaire, les théoriciens du complot avancent la thèse de l’empoisonnement.
Père de quatre enfants, Hamed Bakayoko est tout cas mort officiellement d’un cancer de foie.
La fierté du district de Woroba, le fils prodige de Seguela, le parrain des chinois, le modèle de la jeunesse ivoirienne, le président de la grande loge maçonnique de Côte d’Ivoire, le self-made-man Hambak est parti après une carrière bien remplie mais au moment où le peuple ivoirien s’y attendait moins.
Adieu Golden Boy !
H. K
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