Ikongo: les gendarmes tirent sur une foule et causent la mort de 19 personnes

Le 29 août 2022, un enfant albinos sans mère a été enlevé et tué dans une communauté isolée du sud de Madagascar. Sur l’île, il faut noter que les personnes atteintes d’albinisme sont souvent la cible de crimes violents impliquant des mutilations pratiquées à des fins rituelles. Ce crime déclenche un soulèvement local et la foule tente de s’introduire dans la gendarmerie locale d’Ikongo où quatre suspects sont détenus sous surveillance. Alors que la police tentait de repousser la foule, ils ont ouvert le feu causant la mort de 19 personnes. 21 personnes ont été blessées par la même occasion.

Les albinos en proie aux violences, crimes et rituels à Ikongo

Un enfant de 5 ans a été mis à mort à Sirama Ambalobé. Il a disparu alors qu’il s’amusait dans la rue avec ses vieux amis. Selon Midi-Madagascar, les gendarmes ont lancé des recherches pour le retrouver au plus vite, mais pour l’instant, leurs efforts sont restés sans effet. 13 mineurs victimes de cette particularité génétique ont disparu dans le sud de la Grande Île au cours des deux dernières années. Des groupes de personnes mal intentionnés ciblent les albinos, les kidnappent et les tuent sans hésitation afin d’utiliser leurs yeux et leurs organes vitaux pour «  rituels magiques ».

Une semaine après le drame, dimanche, François Rakotozafy, le Garde des Sceaux, tente d’aborder le sujet sans grand succès apparent. L’affaire contre les quatre personnes soupçonnées d’avoir tué la mère d’un enfant albinos avant d’enlever ce dernier n’a pas encore été transmise à la justice, selon Midi – Madagascar. En d’autres termes, il n’est pas approprié d’interpréter l’utilisation des jugements vindicatifs démodés qui prévalaient dans le passé comme un signe d’injustice. Les suspects étaient surveillés et la police avait accompli sa tâche. La justice allait être saisie pour continuer la tâche

Une enquête diligente en cours pour trouver les coupables annonce le chef de l’Etat

«Je confirme qu’une enquête sur ce qui s’est passé à Ikongo est en cours. Elle sera mise à l’épreuve», a déclaré le chef de l’État, Andry Rajoelina lors de sa visite à l’Académie militaire d’Antsirabe. Mercredi dernier lors du Conseil ministériel, il avait martelé la même chose. Il avait précisé qu’il souhaitait être tenu au courant de l’évolution de l’enquête, qui doit établir les noms des responsables et apporter toute la lumière pertinente sur les événements. Officiellement on retient que le 29 août 2022, un groupe de personnes a tenté de prendre le contrôle de la police locale. Les manifestants ont refusé de suivre les instructions des gendarmes malgré les tentatives de négociation. Les tirs de grenades lacrymogènes et fumigènes n’ont pas eu l’effet escompté. La police n’avait plus d’autre choix que de tirer à balles réelles.

Quel est le bilan du nombre de morts et de blessés ?

Les gendarmes de Madagascar ont confirmé avoir tué 19 personnes mardi en ouvrant le feu sur une foule qui avait tenté de pénétrer leur enceinte pour se venger de la disparition d’ un enfant albinos Dans un communiqué , les gendarmes précisent que « 21 blessés sont toujours pris en charge » à l’ hôpital d’Ikongo, l’ île où les incident se sont produits. Les gendarmes avaient annoncé lundi un bilan préliminaire de 11 morts, affirmant que la situation s’est calmée. Le médecin – chef de l’hôpital local, le Dr Tango Oscar Toky, a confirmé mardi le nombre de morts au téléphone avec l’AFP.

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